 L'ORGANISTE À CALOTTE BLEUE (Chlorophonia occipitalis)
ou Chlorophone à couronne turquoise Elevage : André Biais - Texte de Pierre Nectoux - Photos de Roland Seitre,
aimablement mises à notre disposition par André Biais Compte rendu d'élevage, par André Biais
C'est en mars 98 que les premiers signes de nidification ont été observés. Sur mes trois couples, un seul a eu des jeunes. Les deux autres sont restés totalement improductifs. Le nid ayant servi à la reproduction a été élaboré de deux façons différentes. La première fois, le couple a porté son choix sur un nid dont la base en terre cuite (genre canari) a été surmontée avec un chapeau en forme de dôme dont l'entrée du nid en forme de tunnel se trouvait à la verticale du sol : l'oiseau allait de bas en haut pour pénétrer à l'intérieur du nid. Une autre fois, les reproducteurs ont réquisitionné un nid pour exotiques (gros modèle en forme de poire). Dans les deux cas, le nid se trouvait à deux mètres du sol. Les matériaux utilisés ont toujours été les mêmes : du coton hydrophile synthétique de marque Vitakraft (utilisé par les aquariophiles dans les filtres), des feuilles de bambou sèches et quelques brins de fibre de coco pour tapisser l'intérieur. La première ponte a eu lieu fin mars, trois ou quatre jours après la fin de la confection du nid. Chez cette espèce, une ponte comporte 2 ou 3 œufs de couleur rosée avec des petits points marron. Le contrôle du nid n'a jamais posé de problème. Il m'est même arrivé de constater que la femelle refusait de quitter le nid lorsque j'éprouvais le besoin de faire un contrôle au moment de l'éclosion. La durée de l'incubation n'est jamais inférieure à 15 jours. Voici les résultats des nichées qui ne concernent, je le précise de nouveau, qu'un seul couple, malheureusement.
Tous les jeunes ont été élevés par les parents. A noter que ces derniers cessent de couver les oisillons dès le cinquième jour. Je dois préciser que la réussite a été constatée à partir du moment ou j'ai distribué des œufs de fourmis en plus des insectes habituels, les pinkies décongelés et les vers de farine. Ils ne touchent jamais aux drosophiles. Je prends soin, chaque jour, de leur donner un mélange constitué de pâtée « BEVO », de pinkies décongelés, de myrtilles écrasées, et pomme douce découpée en tout petits cubes. Ils ont droit également à tous les fruits de saison : pomme douce, banane, orange, etc. Je n'ai observé aucun changement de nourriture des jeunes au fil des jours qui s'écoulaient (les aliments fournis aux oiseaux ne variant pas non plus). Aucune graine germée n'est distribuée à mes oiseaux, quel que soit la période de l'année. Je ne consacre pas de temps ni de place à l'élevage de la nourriture vivante dont j'ai besoin. Mes deux fournisseurs me donnant entière satisfaction, je me simplifie la vie avec Insectes Production Vente pour les vers de farine et Sud-Est Appâts pour les pinkies. Les oisillons ont tous été bagués en 3,2 sans aucune difficulté, dès l'âge de 5 jours. Je procède à cette opération de préférence le soir, de façon à ce que les parents n'aient pas le temps de constater la présence des bagues immédiatement. Je n'éprouve pas le besoin de camoufler les bagues, puisque je n'ai jamais eu de jeunes éjectés suite à cette opération d'identification. Le sevrage est définitif au bout d'un mois. Ce passage délicat s'est toujours bien passé puisque aucune perte n'a été déplorée. Le mâle, « bon nourricier », contribue fortement à cette réussite, même si le couple est exemplaire dans ce domaine. La mue commence lorsque les jeunes atteignent un an. Il faudra attendre l'âge de 18 mois pour qu'ils présentent leurs couleurs définitives. J'ai conservé toute ma reproduction pour augmenter mon nombre de couples reproducteurs. J'ai constitué de nouveaux couples avec des oiseaux achetés en 98 et des jeunes de mon propre élevage, pour éviter la consanguinité. Un échange avec un autre éleveur (un jeune mâle élevé par mes soins contre une femelle d'importation) me permet de disposer maintenant de trois couples. J'ai aussi une vieille femelle qui va mourir un jour de sa belle mort. Je n'ai pas de problème avec les prédateurs : mes volières sont dotées d'un grillage à fines mailles et de plaques de plastique dur sur les quatre côtés, sur un mètre de haut. Je ne possède pas de pharmacie pour mes oiseaux et je ne donne jamais de vitamines (comme indiqué ci-dessus, je préfère leur distribuer chaque jour une nourriture de qualité supérieure). 
Une autre espèce, l'Organiste à nuque bleue (Chlorophonia cyanea) Elevage : André Biais - Photo : Roland Seitre CLIQUEZ SUR LA PHOTO POUR L'AGRANDIR ! Conseils aux éleveurs intéressés :
Si je devais donner quelques conseils aux éleveurs tentés par cet oiseau, je pourrais conseiller d'installer un couple par volière aux dimensions proches de 3,0 m de profondeur, 1,20 m de largeur et 2,5 m de hauteur (ce type de volière convient d'ailleurs à la plupart des nectarivores ou insectivores). Avec une bonne installation et une préparation « intellectuelle » sérieuse, nécessitant la recherche d'un maximum de renseignements, la plupart des éleveurs peuvent envisager la détention de ces superbes oiseaux, qui apprécient la chaleur sans réclamer énormément de calme. La nourriture fraîche distribuée tous les jours est une obligation. Parmi les observations faites, il est bon de préciser que les jeunes Chlorophones quittent le nid au bout de trois semaines et volent tout de suite, alors que les Tangaras fastueux, par exemple, quittent le nid à une semaine, sans savoir voler et se trouvent ainsi très vulnérables (s'il en est ainsi dans la nature, quel carnage peut on imaginer !). Le baguage des Fastueux est très particulier : il est indispensable, après le baguage, d'obstruer le nid avec la main jusqu'à ce que les oisillons retrouvent leur calme. Je souhaiterais faire l'acquisition d'autres CHLOROPHONIA OCCIPITALIS (toutes les offres sont à adresser au numéro de téléphone figurant ci-dessous). Les éleveurs qui souhaitent entrer en contact avec moi pour obtenir d'autres renseignements ou faire des échanges au sujet de l'élevage de cette espèce d'oiseaux peuvent me contacter au 04 68 89 13 78 (et selon la formule : curieux s'abstenir !). Notes tirées du cahier d'élevage de André BIAIS
Texte de Pierre NECTOUX |
