 LE JASEUR DU JAPON (Bombycilla japonica)
Elevage : Laurent M. - Texte présenté par Pierre Nectoux - Photos de Pierre Malburet
Elevage : Alain Boyer - Photo : Pierre Malburet Présentation de l'éleveur :
Si, depuis 1974, pas mal d'oiseaux sont passés dans mes volières et cages avec plus ou moins de réussite quant à leur reproduction (mon but principal), ce n'est que depuis 1999 que je suis l'heureux détenteur de ce splendide oiseau qu'est le Jaseur du Japon ! J'élève des oiseaux « pour l'oiseau » ! Depuis mon enfance, j'aime beaucoup cet animal, et encore plus depuis l'année 74, année où des canaris offerts par une malade que j'avais côtoyée alors qu'elle était en soins dans une clinique où je travaillais à cette époque. Mais en ce qui concerne le Jaseur du Japon, c'est en découvrant un article signé de Marie Bouchez que j'ai craqué. Est-ce la qualité de cet article paru dans la revue du CDE en avril 98 qui m'a subjugué ? Je peux encore y croire à ce jour. Tout y est : une rédaction simple et plaisante tout en étant précise, de belles photos prises par l'auteur, et aussi l'envie de réussir de Marie Bouchez , avec qui j'ai des contacts téléphoniques fréquents. Des articles de cette qualité, il y en a trop peu. Personnellement j'en redemande, car je ne me lasse pas de les lire et les relire... Merci et bravo, madame Bouchez ! J'habite dans une maison individuelle située dans le département de la Drôme, dans une petite commune appelée Taulignan. Je m'y trouve bien, avec un seul regret : le vent. J'ai du mal à m'y faire et c'est ce qui me fait regretter l'Ardèche, département dans lequel j'ai vécu de nombreuses années. Mes oiseaux sont installés dans une grande volière de 17 m de long sur 1,50 m de large et 2,50 m de hauteur, plantée, attenante à un local « en dur ». Ce dernier est chauffé quand le besoin s'en fait sentir. La température ne descend pas en dessous de 10°C pour les besoins de certains oiseaux, autres que les Jaseurs, car ces derniers n'ont absolument pas besoin de chauffage. Dans cette volière s'ébattent donc, avec mes Jaseurs et pour mon grand plaisir, canaris, diamants australiens, petits granivores africains, deux espèces de verdiers (de Chine et de l'Himalaya), etc., sans oublier mes petits Zostérops que je voudrais bien voir élever des poussins. Mais ceci est une autre histoire que j'espère vous conter ultérieurement. Je suis un « éleveur indépendant » et ne souhaite pas adhérer à un club quelconque. J'ai cependant de nombreux contacts avec quelques passionnés, que je n'ai pas trouvés (hélas) dans ma région ! L'acquisition de mes Jaseurs :
C'est précisément le 16 novembre 1999 (je prends beaucoup de notes sur mon élevage !) que je vois arriver chez moi mon premier couple de chez Animal Diffusion, importateur installé dans le Pas-de-Calais. Il y a erreur : il s'agit de deux mâles ! Cela commence plutôt mal, mais le sexage de cette espèce, pour le débutant que je suis à cette époque, n'est pas chose aisée. Je trouve un vrai couple seulement le 27 février 2001 chez un autre grossiste, France Oiseaux, puis enfin deux femelles arrivent chez moi le 31 janvier 2002. Je les réserve à mes deux mâles reçus en 99. Ces deux femelles ont fait un grand voyage avant d'arriver à Taulignan. Alice les a trouvées à Ypres (Belgique) lors du Mondial 2002. Ces deux oiseaux transitent chez Pierre (alias Zostus) qui, lors d'une de ses visites dans la Drôme, est venu me les apporter à la maison. Alice et Pierre animent un petit groupe de puristes (passionnés d'oiseaux) dont le fonctionnement à mon avis est exemplaire ! La devise de ce groupe est bien connue, c'est « tous pour un, un pour tous ». Ce groupe, auquel j'adhère à 100 %, souhaite simplement recenser aussi souvent que possible des récits d'éleveurs talentueux qui acceptent de nous faire partager leurs réussites (voire quelquefois leurs échecs, car un échec d'aujourd'hui peut cacher un succès de demain), et aider les amateurs soucieux de participer à la domestication d'une espèce exotique, notamment à éviter la consanguinité, par des apports de sang neuf venu d'autres élevages ou, à défaut, du commerce. Nos échanges portent notamment sur : - l'élevage proprement dit, avec ses déboires dus aux maladies ou autres - les cessions, les prêts, les échanges, les dons d'oiseaux afin de former un maximum de couples reproducteurs (un couple de Minlas à queue rousse a été formé en juin 2002 dans le sud de la France avec un mâle de Calais et une femelle de Marseille ! ce n'est qu'un exemple parmi d'autres...). - sur les astuces et petits trucs qui font avancer notre hobby. Après cette petite parenthèse sur le fonctionnement de ce nouveau groupe, je vais donc aborder la prochaine saison d'élevage avec 3 couples de Jaseurs ! Comme vous pouvez le constater, je n'ai pas fait le choix de mes oiseaux (mais je ne regrette rien à ce jour car ils sont tous arrivés en parfait état). Lorsque cela m'est possible, j'agis à l'intuition. J'observe à distance l'espèce recherchée, pendant 10 minutes environ, avant de me décider. En ce qui concerne le dimorphisme sexuel des Jaseurs, je confirme que ce n'est pas très simple. Peut-être qu'avec un peu plus de « contacts visuels » avec ce type d'oiseaux, je deviendrai plus performant ! L'avenir nous le dira. La coloration sous-caudale de l'oiseau m'autorise à dire que le mâle présente, à cet endroit, un rouge plus foncé que chez la femelle qui tire plutôt sur le violacé pâle. Examinons maintenant la queue de cet oiseau vu du dessous (comparaison mâle/femelle) : - Chez le mâle : le rouge est plus intensif (c'est un rouge foncé). Le bout de la queue est plus large que chez la femelle. - Chez la femelle : le rouge est plutôt violacé pâle (rouge plus clair) et moins large si on regarde cette coloration dans le sens longitudinal. Pour ce qui est du maintien, on peut dire que le mâle est plus « conquérant », avec un port altier (il ne perd pas un mm de sa hauteur : quelle belle prestance). On dirait qu'il est plus sûr de lui que sa compagne qui semble en effet plus farouche avec un fuselage plus élancé, donc moins compact. Toutes ces remarques sont à prendre avec circonspection ! |
