L'ASTRILD À JOUES ORANGE (Estrilda melpoda)




MA DEUXIÈME COUVÉE ÉLEVÉE PAR LES PARENTS :


La saison 1998 :


25 février 1998 :

Mes oiseaux potentiellement reproducteurs (à savoir deux Joues orange et deux Becs-de-corail) ont été isolés depuis trois jours dans leur petite volière, qui a repris des allures de forêt tropicale. Le mâle Joues orange construit un nid au même emplacement que l'an dernier, au milieu des plantes (cyprès d'intérieur et chlorophytums). Son art intéresse beaucoup les Becs-de-corail qui, malgré leurs fréquentes parades et une légère agressivité, n'ont élu domicile dans aucun des nichoirs en bois ou en fibre de coco tressée proposés, et ne manifestent pas de talent architectural. Un peu jaloux, les cinq Joues orange restants (dont les trois jeunes) se partagent une cage d'élevage de 70 cm x 35 cm x 50 cm. Il n'est pas facile de faire tenir plusieurs cages dans un appartement de 40 m ... Début mars, le mâle Bec-de-corail a construit une ébauche de nid dans la végétation, puis il s'est approprié le nid plus soigné du couple de Joues orange. La femelle a commencé à pondre... avec d'immenses difficultés. Un œuf, puis deux ont été pondus depuis un perchoir et se sont brisés sur le sol de la volière. Le troisième lui a été fatal. Cette femelle était peut-être déjà âgée pour se reproduire : je l'avais depuis 1994. Elle a laissé derrière elle un veuf inconsolable, car je ne voulais pas introduire une nouvelle femelle Bec-de-corail dans la volière avant que les Joues orange aient fini de nicher.

Nid naturel de Joue orange
Nid en herbe sèche arrimé à un cyprès et à un dracaena (février 1998) - Photo : LB
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Avec empressement, ces derniers se sont remis au travail et ont consolidé le nid ébauché par les Becs-de-corail, bâtissant une structure sphérique complète en herbe sèche, avec un petit tunnel d'entrée recourbé vers le sol, masquant totalement l'intérieur du nid. La femelle a pondu, puis couvé quatre œufs sans aucun problème, aidée du mâle dans la journée. Quatre petits ont éclos aux alentours du 7 avril. Ce couple expérimenté et désormais très confiant les a bien gavés de pâtées, de pinkies blancs décongelés et d'épis de graminées sauvages cueillis à la campagne et congelés à l'automne 1997.

J'ai pu observer le développement des petits par un trou qui s'était progressivement formé dans le tunnel du nid. Dès l'âge de cinq jours, leurs cris deviennent audibles... Vers dix jours, leurs yeux sont grand ouverts. Ils observent le monde extérieur avec curiosité. Ces petits affamés gigotent dans le nid et se bousculent pour réclamer la becquée aux parents. À la moindre alerte, ils se tapissent tous au fond du nid où ils sont invisibles. Leurs plumes commencent à peine à pousser sur leur peau rose. Les parents acceptent avec beaucoup de tolérance ma présence sur leur "territoire", y compris lorsque je remets dans le nid un petit aventurier ayant tenté une sortie vers l'âge de seize jours. Ce dernier s'obstine à refuser de rentrer dans le nid, jusqu'à ce que sa mère vienne doucement le pousser du bec pour qu'il rejoigne les trois autres oisillons. 

Chaque jour, quatre têtes espiègles se montrent à l'entrée du nid. Leurs plumes poussent vite et ils sont plus actifs. Jusqu'au dix-neuvième jour, tout va pour le mieux. Ce jour-là, j'ai décidé de baguer les petits au nid en 2,0 mm... et c'est la catastrophe! Tous les quatre s'envolent dans une panique totale et se réfugient dans les recoins de la volière.

Je parviens à les rattraper, mais impossible d'enfiler les bagues: elles sont nettement trop étroites pour passer les doigts et leur diamètre me paraît même insuffisant face à celui de la patte. Il me semblait depuis longtemps que les Joues orange avaient les pattes légèrement plus épaisses que celles des autres astrilds communément rencontrés en oisellerie, y compris celles des Cordonbleus. Cet incident me conforte dans mon opinion. Il serait intéressant de savoir quand et avec quel diamètre les autres éleveurs d'astrilds baguent leurs jeunes; le diamètre de 2 mm peut convenir, mais en posant la bague vers l'âge de 7 à 10 jours.

Les éleveurs qui baguent à la sortie du nid (21 jours) utilisent nécessairement des diamètres supérieurs mais pas trop grands pour ne pas tomber de la patte, et quelle souffrance pour le jeune oiseau dont les doigts doivent être douloureusement comprimés pendant l'opération !

L'épisode du baguage serait toutefois anodin s'il n'avait coûté la vie à l'un des jeunes. Dans son affolement, il s'est envolé vers un petit cyprès sur lequel il n'est pas arrivé à se percher. Tombé dans la jardinière, il restait immobile, manifestant un profond malaise. Je l'ai ramassé et gardé dans mes mains pour le réchauffer : le jeune étouffait, un morceau de terreau sec obstruant sa gorge. Dans un ultime effort, il a recraché le corps étranger, et son cœur a lâché. Vous imaginez ma désolation !

Les parents ont tout de même achevé l'élevage des trois petits restants avec brio. Les jeunes sortis du nid précocement n'y sont pas retournés, apprenant à voler "sur le tas". Ils ont pris leur premier bain le 1er mai, sous la surveillance rapprochée des adultes. Pas farouches, ils s'accrochaient au grillage de la volière et se laissaient caresser les pattes et le ventre. Quelques jours plus tard, ils devenaient très sauvages, à mesure que s'affirmaient leur maîtrise du vol et leur autonomie. Le sevrage fut un moment délicat au cours duquel les petits piaillaient désespérément pour quémander de la nourriture aux parents; ceux-ci attendaient le dernier moment pour les satisfaire, préférant leur montrer les différents aliments pour qu'ils apprennent à se débrouiller seuls.

Nid naturel de Joue orange
Mâle juvénile de 6 semaines (mai 1998) - Photo : LB


Vers l'âge de six semaines, les deux petits mâles ont commencé à gazouiller maladroitement. Un mois plus tard, ils imitaient à la perfection le chant de leur père, souvent en duo. En juin, les trois jeunes avaient déjà le bec rouge et les couleurs vives des adultes.Toute la petite colonie a passé l'été à la campagne, dans une nouvelle volière extérieure «transportable» de 1,40 m de longueur, garnie de branchages ramifiés. Leur agressivité a nettement diminué car chacun pouvait ainsi se percher à l'écart des autres, sans que des rivalités surgissent. J'ai donc installé par la suite des branches naturelles dans la volière de reproduction, ce qui a été très apprécié de tous les oiseaux.

Parmi les trois jeunes femelles de 1997, deux ont atteint l'âge adulte (un an), alors que la dernière a succombé à une maladie foudroyante à l'âge de sept mois. Je présume qu'elle était 6 plus faible que les autres et que son manque de résistance a entraîné une «sélection naturelle». L'une des deux survivantes est devenue un magnifique oiseau de grande taille avec des couleurs presque aussi vives que celles des mâles; elle a été victime de sa gourmandise et une surconsommation d'insectes a provoqué une néphrite bilatérale mortelle en décembre 1999. La seconde, plus petite, devenait une reproductrice très prometteuse que le mal de ponte a hélas emportée en septembre 1999.

La nichée de 1998 s'est distinguée par une très grande homogénéité les quatre oisillons, puis les trois jeunes survivants, avaient tous la même taille, de belles couleurs, une bonne santé, et les deux mâles sont très difficiles à distinguer l'un de l'autre tellement il se ressemblent. Ils coulent des jours heureux et nichent depuis 1999 pour le premier et 2000 pour le second.

Nid naturel de Joue orange
Nid en fibre de coco en cours de construction (mai 2000)
Nid naturel de Joue orange
Nid en fibre de coco avec tunnel d'entrée et chambre du mâle au-dessus (octobre 1999)
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Leur sœur a elle aussi trop dégusté de vers de farine, et en pleine couvaison (28 mai 2000), elle est décédée d'une néphrite. Les oiseaux ont depuis lors été mis au régime «légumes», les vers et insectes étant réservés aux jours de fête et au nourrissage des oisillons. Les gros mangeurs ont récupéré une certaine sveltesse et tout risque cardio-vasculaire semble écarté aujourd'hui!

Article publié le 27 septembre 2002


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