 L'ASTRILD À JOUES ORANGE (Estrilda melpoda) GENERALITES :
Originaire de l'Afrique occidentale subsaharienne, l'Astrild à joues orange est un oiseau de cage très connu des amateurs de petits exotiques. Il fait partie de la famille des Estrildidés, parmi lesquels on trouve aussi des oiseaux australiens (Diamant mandarin, Diamant de Gould), des Africains (Capucin bec-d'argent, Cordonbleu à joues rouges) et des Asiatiques (Capucin damier, Bengali rouge). C'est un petit oiseau de 10 cm de longueur qui est toujours en mouvement, très vif et curieux, adorant se baigner. Jusqu'à ces dernières années, on le trouvait par milliers chez les importateurs européens, pour un prix dérisoire. Cette situation est en train de changer (voir page 4 : "l'avenir de l'Astrild à joues orange en captivité") mais cet oiseau demeure très populaire.  Couple d'Astrilds à joues orange adultes (femelle à gauche) On pourrait croire que sa célébrité en fait un oiseau couramment élevé en captivité : il n'en est rien, car jusqu'ici, la plupart des amateurs d'oiseaux préféraient acheter 10 Joues orange chez un importateur plutôt que de faire reproduire un seul couple. En effet, leur reproduction est nettement moins évidente que leur simple détention. Comme de nombreux autres oiseaux granivores, l'Astrild à joues orange devient insectivore lorsqu'il nourrit ses petits. Comme il a été capturé dans la nature et non élevé en cage depuis de nombreuses générations, il faut lui consacrer au minimum une petite volière afin de lui permettre de construire son nid dans un buisson ou un nichoir présentant un aspect qui lui rappelle les fourrés, roseaux et hautes herbes qui constituent son habitat naturel. Relativement peu d'éleveurs acceptent de faire ces aménagements pour un oiseau aussi petit, aussi "ordinaire", et aussi peu lucratif (si un magasin vend un oiseau sauvage 10 euros et qu'un éleveur vend un oiseau de propre élevage 20 ou 30 euros, l'acquéreur peu averti commettra souvent l'erreur d'acheter le moins cher des deux, même si cet oiseau doit trépasser dans la semaine faute d'une acclimatation soignée). Pourtant, ses besoins sont bien connus et largement diffusés dans la littérature spécialisée. C'est un oiseau grégaire qui aime la vie en colonie, et accepte la compagnie de ses semblables dans sa volière de reproduction, si elle n'est pas surpeuplée bien entendu. La seule erreur que l'on puisse commettre consiste à loger deux couples reproducteurs seuls dans une petite volière d'appartement, ce qui engendrera sans tarder des conflits de territoire. Si ces deux mêmes couples sont dans une grande volière avec d'autres Estrildidés de même taille, il y aura moins de problèmes, voire plus du tout. Et dans une volière de taille suffisante (disons 0,5 mètre cube de volière pour 1 couple d'Astrilds à joues orange), on pourra loger ensemble plusieurs couples reproducteurs. Les plus belliqueux choisiront sans doute le meilleur emplacement de nid, mais s'il y a suffisamment de sites et de cachettes prévus pour cela, plusieurs couples pourront se reproduire en même temps. En revanche, il est très déconseillé de n'avoir qu'un seul Joue orange dans une cage : le malheureux a besoin de la compagnie d'autres oiseaux pour ne pas déprimer et garder sa joie de vivre. Si on le loge en cage, il ne faut pas qu'elle mesure moins de 50 cm de longueur, 40 cm de hauteur et 30 cm de profondeur pour deux oiseaux. Obtenir une reproduction réussie avec un couple dans ce type de cage sera presque sûrement une "mission impossible", d'autant plus que les reproducteurs ont été capturés dans la nature. Une cage de 80 cm à 1 m de longueur est préférable pour leur permettre de voler sur des distances suffisantes pour ne pas perdre leurs muscles. Dans ce type de cage, un couple isolé (sans autres compagnons), avec comme environnement des plantes non toxiques dans un pot (des feuillages naturels ou artificiels font aussi l'affaire), pourra peut-être nicher avec succès. Leur alimentation de base est le mélange de graines pour oiseaux exotiques. Il doit contenir différentes sortes de millets : les millets ronds (blanc et rouge), le millet plat (jaune), les tout petits millets ou "millades" (panis jaune, panis rouge...), le millet japonais qui est grisâtre, la graine d'alpiste qui est plus allongée avec des extrémités pointues ("graine des canaris"). Ce sont des céréales qui fournissent l'énergie nécessaire à l'activité des oiseaux et une partie des protéines, mais peu de graisses. Ensuite viennent les graines oléagineuses (grasses) : niger, gruau d'avoine, périlla... Données en petite quantité, elles apportent des vitamines, des minéraux, des acides gras et des acides aminés essentiels, mais si on en donne trop, les oiseaux engraissent et tombent malades. Il faut un juste milieu ! On peut citer aussi les graines "aromatiques" ou graines de santé, qui ne sont pas toutes oléagineuses, mais complètent aussi le mélange habituel : laitue, pâturin, ray-grass, caméline, trèfle, plantain, etc... L'éleveur qui ne possède que quelques oiseaux aura intérêt à acheter son mélange de graines dans le commerce, et à le compléter avec de l'alpiste et un peu de millet japonais, si le mélange n'en contient pas suffisamment. Il trouvera aussi en animalerie des mélanges de "graines de santé" qu'il pourra distribuer en petite quantité en permanence ou seulement certains jours de la semaine. Une forme de graines très appréciée par ces oiseaux est le millet en grappes jaune ou rouge. On le suspend dans la cage ou la volière et les oiseaux viennent picorer les graines sur l'épi, comme ils font dans la nature. Après les graines, dans l'ordre d'importance, viennent les minéraux. Les oiseaux doivent toujours en avoir à leur disposition : os de seiche (bien rincé avant de l'accrocher dans la cage), bloc minéral pour oiseaux ou pour pigeons (entier ou concassé), coquille d'huître broyée, coquille d'œuf de poule (ébouillantée 10 minutes pour tuer les salmonelles puis broyée ou servie en gros morceaux), gravier marin... Il y a le choix, mais ces minéraux doivent toujours être présentés à un endroit ou dans un récipient où ils ne seront pas souillés par les fientes des oiseaux. Les compléments alimentaires ne sont pas indispensables toute l'année, mais ils déterminent la réussite de la reproduction. On peut citer les légumes (salade verte, concombre, courgette... mais pas l'écorce d'avocat et le persil qui sont toxiques pour les oiseaux), les fruits (pomme douce, fruits de saison...), généralement moins appréciés par les Astrilds à joues orange, le jaune d'œuf dur (cuire l'œuf au moins 10 minutes pour tuer les salmonelles), les pâtées d'élevage aux œufs, les pâtées pour oiseaux insectivores, les insectes vivants de petite taille, qui sont indispensables pour l'élevage des oisillons par les parents pendant leur première semaine de vie. On peut aussi leur donner un peu d'aliment pour oiseaux nectarivores (solution de nectar du commerce) quand ils élèvent leurs petits ou sont affaiblis pour une raison quelconque. Les insectes et pâtées doivent être proposés en petite quantité aux futurs parents longtemps avant l'élevage des petits, pour les habituer. Ces oiseaux sont d'un naturel méfiant et ils mettent souvent du temps à accepter une nouveauté. Il faut donc être prévoyant et leur faire découvrir les insectes que l'on souhaite leur donner suffisamment tôt. Si d'autres oiseaux déjà habitués se trouvent dans la même volière, ils montreront aux nouveaux les aliments qu'ils préfèrent et cela ira plus vite. On peut aussi cueillir des plantes sauvages pour améliorer la nourriture des oiseaux et la rendre plus proche de ce qu'ils mangent dans la nature : graminées en épis cueillis avant maturité complète (plus riches en protéines et vitamines), plantain, bourse-à-pasteur, laiteron, mouron des oiseaux à fleurs blanches (le mouron à fleur rouge est toxique), séneçon... Le tout est de choisir des mauvaises herbes non toxiques et non polluées ou traitées. Pour savoir quelles sortes de plantes vous pouvez donner à vos oiseaux, consultez l'excellent CD-ROM de Pierre Malburet (voir l'article "Roselin familier" en bas de page) et le site Internet de Jean-Michel Eytorff. On peut aussi faire pousser du millet dans son jardin, et offrir aux oiseaux la propre production de la maison ! Ils adorent. Les nouveaux oiseaux doivent subir une quarantaine d'un mois au moins dans une cage séparée, pour éviter qu'ils contaminent les autres oiseaux déjà présents au cas où ils seraient porteurs de maladies : avec les oiseaux importés, on ne sait jamais ! La nourriture et la boisson seront offertes par terre dans de petites soucoupes, le temps que les oiseaux s'habituent à d'autres formes de mangeoires et d'abreuvoirs. Il faut être vigilant au début et s'assurer que les oiseaux acceptent de manger. Généralement, il n'y a pas de problème, car les Joues orange ne sont pas facilement stressés, mais il faut savoir qu'un oiseau de cette taille qui cesse de s'alimenter à son arrivée n'a que 48 h à vivre au maximum. Le choix des oiseaux est délicat car le dimorphisme sexuel est très faible. On peut dire que généralement, les couleurs du mâle sont plus éclatantes, les joues orangées sont plus vives et plus étendues, la gorge est d'un blanc plus pur, et le crâne est un peu plus large que celui de la femelle. Après, il y a tellement de variations d'un oiseau à l'autre, qu'une erreur est encore possible ! Un oiseau qui chante une petite mélodie sonore est forcément un mâle. Un oiseau qui ne sait que piailler est probablement une femelle, mais parfois aussi un mâle dominé ou en mauvaise santé, s'il vit en groupe. Je détiens des Astrilds à joues orange depuis le printemps 1981 (j'étais petite fille !), mais c'est seulement en 1997 que j'ai pu avoir ma première volière, et donc mes premiers résultats de reproduction. Je vous invite à lire l'histoire de mes nichées dans les pages suivantes. Article publié le 27 septembre 2002
Vous aimeriez vous associer à un groupe d'éleveurs dynamiques passionnés par les Astrilds ?
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