![]() ![]() MA PREMIÈRE EXPÉRIENCE D'ÉLEVAGE :
J'ai le plaisir de vous faire découvrir ma première réussite d'élevage d'astrilds. Ce récit a été écrit en 1997, alors que j'étais étudiante à Marseille. En regardant en arrière, je remarque qu'une expérience réussie peut fort bien être suivie de différents problèmes insoupçonnés jusque là, et qu'on n'en apprend jamais trop sur les oiseaux que l'on aime ! La saison 1997
Printemps 1997 : Au mois de janvier 1997, j'ai introduit trois couples d'Astrilds dans une petite volière d'intérieur de 1 m de largeur sur 50 cm de profondeur et 1,40 m de hauteur : deux couples d'Astrilds à joues orange et un couple de Becs-de-corail. Agrémentée de quelques plantes vertes non toxiques, bien chauffée (température d'appartement) et éclairée par un néon de 8 watts «lumière du jour», cette volière était en outre munie de deux nichoirs boîtes en bois à ouverture rectangulaire, où le plus ancien mâle Joues orange n'a pas tardé à construire un nid à l'aide de brins de paille pour rongeurs, avec une préférence marquée pour de très longs brins qu'il entortillait pendant des heures en tournant sur lui-même. Au début mars, aussitôt le nid achevé, la femelle y a pondu trois minuscules œufs blancs qu'elle couvait assidûment durant la journée, relayée par le mâle. Elle a cependant refusé de couver la nuit. Au bout de deux à trois semaines, j'ai inspecté le nid : les œufs paraissaient jaune rougeâtre, signe d'un développement anormal ou d'un manque de fécondation. Je les ai donc jetés et j'ai laissé le couple au repos pendant quelque temps. Au mois de mai, j'ai à nouveau fourni aux oiseaux du foin, des vitamines et une ration quotidienne de pinkies blancs en plus de leur pâtée (50% de pâtée à l'œuf et 50% de pâtée pour insectivores). Le mâle a entrepris alors une réparation du nid rapide et efficace et la femelle y a à nouveau pondu trois œufs, plus un œuf cassé, pondu à même le sol. Le mâle et la femelle ont alors couvé alternativement pendant la journée, et la femelle a couvé seule pendant la nuit, pendant plus de deux semaines. Comme aucune éclosion ne survenait, je pensais que tous les œufs étaient clairs. Pourtant, un œuf a éclos au bout de 18 jours environ (vers le 20 juin), malheureusement un jour où j'avais dû m'absenter. A mon retour, l'oisillon était mort, mais j'ai pu observer qu'il était bien formé. Son œuf avait dû tout bêtement être pondu plusieurs jours après les autres... Les grandes vacances arrivant, j'ai dû, à l'occasion de mon départ estival, remettre ensuite tous mes oiseaux en cage, où ils n'ont plus tenté de se reproduire. Placés dehors à la campagne, ils ont paru apprécier notre été provençal, parmi les hirondelles, les serins cinis et les guêpiers d'Europe, sans oublier les nombreuses grappes vertes de millet sauvage et de plantain dévorées pendant ces deux mois. ![]() La volière des vacances, été 1998 En fin d'été, mes six oiseaux en pleine forme attendent la "rentrée" pour retrouver leur volière. Le mâle Bec-de-corail s'est même mis à faire une cour assidue à sa femelle, mais aussi à la femelle Joue orange qui partage sa cage... Je fais peut-être une généralité de quelques cas isolés, mais il me semble que les mâles astrilds que j'ai successivement acquis n'ont commencé à chanter quotidiennement, courtiser les femelles et agresser les autres mâles du voisinage que 10 à 12 mois après leur arrivée, comme s'il leur fallait une période de maturation et d'adaptation avant d'être en pleine possession de leurs moyens. C'est peut-être une caractéristique des oiseaux importés, qui ont besoin de temps pour se sentir à l'aise dans un nouveau climat et un nouveau milieu, après leur déracinement. Je suis tout de même satisfaite de cette saison d'élevage : s'il en reste aujourd'hui peu de chose, ce fut quand même un grand plaisir d'observer la reproduction de ces oiseaux et d'obtenir la naissance d'un premier poussin. Depuis mon enfance, j'avais toujours espéré cela, et avec des Joues orange, cela n'aura pas été évident au départ ! Finalement, ces astrilds paraissent tout à fait disposés à se reproduire en captivité. Les deux points essentiels sont le régime alimentaire (un éleveur amateur américain de becs-de-corail préconise "25 à 30 insectes par jour et par oiseau durant un mois minimum pour qu'ils soient en condition de reproduction" !) et la tranquillité que procure, par exemple, une végétation buissonnante. Avec eux, pas de visite de nid quotidienne, mais plutôt une indifférence simulée pour ne pas les alerter... Ces petits exotiques ne peuvent se reproduire que jusqu'à l'âge de quatre à six ans, suivant les espèces. Ils peuvent faire d'agréables compagnons pendant plusieurs années encore : mon plus vieil oiseau a vécu plus de dix ans en captivité et il était devenu très familier (autant que peut l'être un oiseau sauvage détenu en captivité...). Septembre - octobre 1997 : A présent, mes oiseaux sont logés depuis un mois dans leur volière d'intérieur, cette fois-ci débordante de plantes vertes. Bien que ce ne fût pas dans mes projets puisque l'automne arrive, mon mâle reproducteur s'est empressé de construire un magnifique nid "100 % naturel" entre un Cyperus diffusus et un palmier Areca. Les deux femelles Joues orange de la volière ont rivalisé de séduction auprès de ce dernier, et en conséquence ont pondu toutes les deux, mais avec des succès bien différents : la première, qui n'avait jamais pondu, a eu beaucoup de peine à faire ses deux œufs à même le sol de la cage, car sa rivale la chassait violemment du nid ; il m'a même fallu la mettre en convalescence dans une cage séparée. La seconde, mère du poussin mort-né en juin, a investi le nid avec beaucoup d'enthousiasme et couve jour et nuit, relayée par le mâle, depuis une semaine. L'équilibre enfin établi dans la volière n'a pu se faire qu'en séparant le mâle non reproducteur et la femelle supplémentaire des autres oiseaux. Je remarque que le couple de Becs-de-corail, qui ne niche pas, ne gêne aucunement le couple nicheur de Joues orange. J'attends donc patiemment d'éventuelles naissances, en essayant de fournir aux oiseaux des pinkies blancs, entiers ou coupés en deux, aussi souvent et abondamment que possible. Le temps paraît favorable à cette nidification, car il fait encore 26°C à 28°C tous les jours. De plus, le nid se trouve à même le terreau de la jardinière, ce qui donne un supplément d'humidité bénéfique. ![]() Jeune femelle Astrild à joues orange, devant son père (novembre 1997) - Photo : LB CLIQUEZ SUR LA PHOTO POUR L'AGRANDIR Ainsi, mes oiseaux ont à nouveau commencé à nicher ; installés dans cet environnement sécurisant, ils ont pondu quatre œufs (au moins), qui ont donné le jour à un premier poussin mort aussitôt, le 15 octobre, ce qui m'a beaucoup déçue. Puis, dès le 17 octobre, de petits cris m'ont indiqué qu'il y avait de la vie dans le nid. J'ai dénombré trois "voix" distinctes. Les parents, nourris copieusement de pâtée enrichie d'œufs de fourmis séchés, de graines germées et de pinkies décongelés, en plus du mélange habituel et de la dose de vitamines hebdomadaire, les ont nourris avec ardeur toutes les heures environ. Je m'étonnais de l'espacement de ces becquées, vu que les passereaux de notre région font des allées et venues beaucoup plus nombreuses. Je me suis rassurée en constatant que les cris des jeunes étaient plus puissants de jour en jour; il est vrai aussi que les parents ont tout ce qui leur faut à portée de bec dans la cage, ce qui réduit leurs déplacements et leur permet de fournir une quantité importante de nourriture à chaque fois. Cette situation a duré presque deux semaines sans changement majeur. Le 31 octobre, les poussins ont paru s'agiter dans le nid ; ils ont commencé à pousser de véritables cris de contact, à peine plus aigus que ceux des adultes. Le lendemain, j'observais pour la première fois les petites têtes emplumées regardant le vaste monde extérieur avec curiosité ; on entendait également des bruissements d'ailes. 2 novembre 1997 : Trois jeunes Astrilds à joues orange apprennent à voler parmi les plantes de ma volière. La belle surprise de leur envol s'est produite ce matin vers 7 heures 30. Le programmateur lumineux de la volière se met en route à 7 heures ; cette fois-ci, en m'attardant devant la volière, j'ai vu fuser une petite boule de plumes brunes sur le grillage. Après quelques tentatives maladroites, le jeune oiseau est allé se poser directement sur le plus haut perchoir, entouré de ses parents et des deux Becs-de-corail qui partagent leur volière. Quelques minutes après, les deux autres poussins sont partis à leur tour explorer leur habitat. Tous paraissent vigoureux et débrouillards : quelle dextérité dès la sortie du nid ! On croirait que ces petites machines volantes possèdent de manière innée la maîtrise des airs. Leur bec est noir, leurs joues jaunâtres, le croupion brun roux, la tête brune. Les plumes de la queue commencent juste à pousser, ce qui leur donne un petit air comique. Redoutant le rejet des parents, je n'ai pas osé les baguer au nid en 1,8 mm, ni contrôler le nid. Aujourd'hui, les bagues de 1,8 sont trop petites. Je leur poserai tout de même une bague ouverte pour les distinguer des parents. Peut-être pourrait-on aussi les baguer en 2 ou 2,2 à la sortie du nid. J'étudierai cette question pour l'an prochain. ![]() Deux jeunes femelles Astrild à joues orange, avec un couple d'Astrild cendrés adultes (à gauche) Novembre 1997 - Photo : LB CLIQUEZ SUR LA PHOTO POUR L'AGRANDIR Remarques diverses : Quelques mots sur les diverses tentatives de reproduction de mes oiseaux en cage. 1. En partant du principe que mes oiseaux étaient âgés de moins d'un an lorsque je les ai acquis en animalerie, le mâle a environ deux ans et la femelle quatre ; ils ont niché après quinze mois de vie commune, et deux mois seulement après avoir été mis en volière. 2. Je ne peux pas assurer que les œufs non éclos étaient clairs : en mirant ceux que j'avais conservés en souvenir, il m'a semblé possible qu'ils aient tous été fécondés. 3. En revanche, un autre couple de Joues orange avait niché en cage en 1989-1990 ; le mâle avait environ huit ans et la femelle cinq en 1989. J'avais également conservé quelques œufs, abandonnés après deux jours d'incubation. Je pense que ceux-ci étaient vraiment clairs car le mâle n'était plus fertile ; ces œufs étaient restés blanc pur comme au premier jour, alors que ceux de cette année ont tous été couvés longtemps et ont pris une couleur orangée. 4. Auparavant, en 1986, le mâle précédent avait niché en petite cage avec une autre femelle, âgée de cinq ans, qui est morte épuisée par des pontes répétées d'œufs mal formés, car son régime alimentaire manquait de calcium. Article publié le 27 septembre 2002
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