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Alimentation des Astrilds




TROISIÈME PARTIE : LES VÉGÉTAUX FRAIS


Les légumes feuilles :

Les Astrilds aiment bien déchiqueter des feuilles de plantes ou d'herbes, afin de les manger, de se défouler ou d'y prendre des matériaux de construction pour leur nid. En volière, on peut leur offrir des feuilles de salade non traitée (laitue, romaine, batavia...), de l'endive ou chicon, des feuilles de céleri, du chou chinois "pe-tsaï" émincé, de la poirée ou bette, de l'épinard, du cresson, de la mâche, du pissenlit, ainsi que du mouron à fleurs blanches ou mouron des oiseaux (Stellaria media). Ces exemples reflètent les végétaux que j'ai déjà donnés à mes propres oiseaux, il en existe bien d'autres. La salade et l'endive contiennent peu d'éléments nutritifs. Le pissenlit, en revanche, est très riche et recommandé dans l'alimentation des oiseaux, entre autres plantes sauvages.

Attention : éviter le persil et le mouron rouge, réputés toxiques pour les oiseaux.

Les légumes racines :

La carotte et la betterave, crues et râpées finement, peuvent être incorporées à la pâtée des Astrilds. Elles apportent de nombreuses vitamines et des oligo-éléments.

Les fruits et légumes-fruits :

Sans être de vrais frugivores, Les Astrilds aiment picorer les fruits doux comme la pomme Golden, l'orange, la clémentine, la mangue, le raisin, la figue, etc. On peut donc leur proposer une petite quantité de fruits régulièrement, en tranches ou en morceaux. Ils se mettent plus facilement à les manger quand ils vivent en groupe avec d'autres oiseaux déjà habitués aux fruits, ou mieux, avec des oiseaux frugivores (Zostérops, Yuhina, Léiothrix...). Certains légumes-fruits sont également très appréciés par les Astrilds : le concombre ou la courgette, coupés en deux longitudinalement ou en tranches, et pourquoi ne pas essayer la tomate coupée et légèrement saupoudrée de sucre, qui plaît tant aux oiseaux à bec fin (Bulbuls, Spréos...) ?

Attention : éviter l'avocat, dont certaines parties sont réputées toxiques pour les oiseaux.

Les graines trempées ou germées :

Les graines de bonne qualité, qui n'ont pas été stockées trop longtemps, ont un fort pouvoir germinatif. Le processus de germination se déroule en deux phases :

* tout d'abord, la graine se gonfle d'eau : ce processus dure quelques heures, et il est réversible si l'on met rapidement la graine gonflée d'eau dans un milieu sec. Les graines ainsi "trempées" peuvent être données aux oiseaux : plus tendres, elles apportent à peu près les mêmes éléments que les graines sèches, mais sous une forme plus facile à absorber, car l'écorce est moins dure à décortiquer.

* si les graines gonflées d'eau sont maintenues dans un milieu humide et bien aéré, les germes commencent à se développer, et ce phénomène irréversible s'accompagne d'une augmentation fulgurante du taux de vitamines (vitamine E, entre autres) et de protéines contenues dans la graine, afin d'aider la future jeune plante à se développer. Cela permet aux germes de percer l'écorce de la graine, puis de s'allonger pour devenir radicelles et plantules. C'est à ce moment-là qu'elles sont les plus intéressantes pour nos oiseaux. Lorsque les germes mesurent plusieurs millimètres de longueur, voire quelques centimètres, le processus de germination est déjà terminé, et les plantules contiennent bien moins de vitamines que lorsque le germe perce l'enveloppe de la graine. On peut encore les donner aux oiseaux, mais elles n'ont pas plus de valeur nutritive que de la salade.

Pour faire germer des graines, il y a donc une phase de trempage et une "phase d'aération." La durée de germination dépend des graines utilisées : le Quinoa germe en moins de 24 heures ; le Haricot mungo (Soja vert) germe rapidement, de même que le Froment (Blé tendre), le Millet, le Panis, la Luzerne. Le Riz paddy, à l'enveloppe très dure, met environ 3 jours à germer. Il importe de rincer à grande eau les graines en train de germer plusieurs fois par jour, pour éviter que des moisissures toxiques ne s'y installent. Cela est particulièrement possible en période de forte chaleur ou d'orage. Il faut être vigilant afin de ne pas empoisonner les oiseaux, qui sont très friands de ces graines germées. Pour préparer des graines germées, j'utilise un germoir à plusieurs étages, et j'ajoute quelques gouttes d'extrait de pépins de pamplemousse à l'eau de germination. Cet antibiotique naturel, qui s'achète en magasin de diététique, lutte contre l'apparition de champignons dans l'eau de trempage des graines. Ceci ne me dispense pas de rincer les graines germées plusieurs fois par jour (au minimum matin et soir, suivant la météo).

Les graines germées sont des aliments fortifiants, excitants et reconstituants, qui peuvent être donnés pour préparer la période de reproduction, enrichir la nourriture donnée aux oisillons par les parents, soutenir un oiseau malade, etc. La Luzerne ou Alfalfa est la graine la plus riche en protéines végétales, à l'état germé.

Les graines cuites :

Le mélange de graines habituel des oiseaux peut être donné après cuisson à l'eau bouillante (non salée !) pendant 15 à 20 minutes, comme on le ferait pour du riz. Après cuisson, on égoutte les graines et on les laisse refroidir avant de les donner aux oiseaux. Les graines cuites, quoique un peu moins riches en vitamines, sont plus molles, plus faciles à manger et plus digestes, ce qui peut être utile pour les jeunes oiseaux qui ne savent pas encore décortiquer leurs graines, les oiseaux malades ou affaiblis, et les couples qui nourrissent une nichée. Si l'on en fait plus que la ration de la journée, le surplus peut être conservé durant quelques jours au réfrigérateur.

Les graines mi-mûres :

Les céréales et graminées sauvages sont consommées à l'état mi-mûr, sur l'épi, par les oiseaux dans la nature. Les graines en cours de mûrissement sont de couleur verte "blondissante", laiteuses à l'intérieur, plus riches en vitamines et en protéines végétales que les graines sèches. On peut parfaitement cultiver ou cueillir les épis de millet cultivé ou sauvage dans des zones non traitées aux pesticides, et en nourrir les oiseaux.

Astrild à moustaches mangeant des graines mi-mûres
Cet Astrild à moustaches (Estrilda erythronotos delamerei) se régale avec des graminées mi-mûres


Si l'on sert les épis frais, on peut conserver le surplus quelques jours au réfrigérateur. On peut également congeler les épis dès la cueillette, pour les distribuer aux oiseaux après décongélation à température ambiante, lorsque la saison des herbes folles est passée. Les Astrilds affectionnent particulièrement les Sétaires (genre Setaria), le Panic faux-millet (Panicum miliaceum), le Panic pied-de-coq (Echinochloa crus-galli), qui est la forme sauvage du Millet japonais, le Plantain (genre Plantago), et ils apprécient toutes sortes de petites graines d'herbes que l'on trouve dans les champs en friches. Les Astrilds se nourrissent essentiellement de ces graines mi-mûres et de petits insectes lorsqu'ils nichent dans la nature. Les graines mi-mûres sont donc un aliment très utile pour les oiseaux vivant en volière.

Pour en savoir plus :
* Découvrez le CD-ROM de Pierre Malburet : Plantes sauvages et cultivées pour nos oiseaux.









Dernière mise à jour : le 26 octobre 2004


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