 LE LÉIOTHRIX JAUNE (Leiothrix lutea) ou ROSSIGNOL DU JAPONExpérience d'élevage de Jean-Pierre Landon
 Léiothrix jaune - Photo : Pierre Malburet, élevage : Alain Boyer CLIQUEZ SUR LA PHOTO POUR L'AGRANDIR ! C'est dans les années 1980, au contact d'amis déjà dans le grand bain, que la passion des oiseaux m'a "ensorcelé". Habitant un pavillon dans ce magnifique département qu'est la Dordogne, j'ai eu la chance de débuter avec des petits granivores et des grandes perruches, installés dans des volières extérieures dotées d'abris indispensables aux oiseaux, qui ont besoin de s'y réfugier lorsque le temps n'est pas très clément à leur goût. Maintenant, j'ai franchi plusieurs étapes grâce aux nombreux contacts que j'ai pu avoir avec les adhérents des clubs de Sarlat et Bergerac. Mes volières sont donc peuplées d'oiseaux un peu plus "délicats" quand on parle de reproduction : Colombes, Tourterelles rieuses, Martins Tristes, Mésias, Rossignols du Japon, Bulbuls orphées et Mandarins s'entendent parfaitement dans ces espaces plantés d'arbustes divers. Dès le départ de mon aventure "ornithologique", je me suis retrouvé avec plusieurs Rossignols du Japon achetés chez un importateur. Pour sexer mes Rossignols du Japon, je me fie toujours au chant du mâle et au fait que la femelle présente une gorge plus terne que ce dernier. L'acclimatation s'est relativement bien passée puisque je n'ai perdu qu'un oiseau en leur proposant la nourriture habituelle. Dès leur arrivée à la maison, ils ont été installés dans une volière de 20 m2 environ, qui se trouve adossée à un autre espace en forme de tunnel de 50 m2 au sol. Les arbustes ne manquent pas. Ils cohabitent en bonne harmonie avec mes mandarins et mes colombes. J'évite de les faire reproduire avec mes Martins, car ceux-ci, lorsqu'ils se trouvent en période d'élevage, sont redoutables. La période de nidification commence chez moi fin mai – début juin. Malgré la présence de nids divers (bois, osier...), ils préfèrent élaborer leur future nurserie eux-mêmes, dans un arbuste quelconque entre 0,50 et 1,50 m du sol. Comme beaucoup d'éleveurs, je mets à leur disposition tous les matériaux nécessaires : fibre de coco, charpie, mousses, etc. avec une restriction qui a son importance. Si j'ai des Cailles de Chine dans la volière, j'évite de distribuer du crin, qui représente un réel danger pour les Cailles (blessures aux pattes). Dès que le nid est achevé, je constate une ponte de 4 oeufs le 6 mai 2000. Mes contrôles sont effectués de loin, car je ne veux pas perturber mes oiseaux pendant ces moments où le calme est de rigueur. Cette nichée donne naissance à 4 jeunes : les œufs sont pratiquement toujours tous fécondés à chaque tentative de reproduction. Mes visites sont toujours aussi discrètes. Pendant cette période, la nourriture vivante ne manque pas : pinkies, œufs de fourmis, vers de farine, teignes de ruche et sauterelles. Je distribue deux sortes de pâtée : Bevo et Orlux. Mais pas de graines germées. Les fruits de saison sont abondamment mis à leur distribution. Chaque année, je remarque que les cerises sauvages sont très appréciées. Par contre, au chapitre de la nourriture vivante, j'ai actuellement deux faiblesses : il faut que j'arrive à mettre au point l'élevage des grillons et des sauterelles (ou criquets). Si un lecteur peut me donner quelques conseils, je suis à son écoute avec plaisir ! Je bague mes jeunes Rossignols du Japon en 3,2 mm à la sortie du nid, afin de prendre un minimum de risques. Je signale que je perds beaucoup de jeunes chaque année, et ce toujours pour la même raison : les parents s'activent pour préparer une nouvelle nichée et oublient de nourrir les jeunes qui sont à peine sortis du nid.* Mon palmarès est le suivant : - en 1999 : 3 jeunes sevrés - en 2000 : 1 jeune sevré - en 2001 : 0 jeune sevré J'ai procédé dernièrement à un échange de jeunes avec un éleveur avec qui j'ai gardé des contacts. Pour mieux me rendre compte de la valeur de mes oiseaux, je participe régulièrement aux expositions, organisées notamment par l'UOF, avec des résultats satisfaisants : - Champion de France 2000 - Champion de France 2001. Je garde ces oiseaux pour améliorer ma souche de base. Le fait le plus marquant que je peux mentionner avec cette espèce d'oiseaux se situe au moment de l'éclosion des jeunes : les parents réclament immédiatement de la nourriture. De plus ils deviennent très "bavards" et poussent des cris très perçants dès que je m'approche du nid. Mes Rossignols sont souvent menacés par des faucons qui tournent de façon très caractéristique au-dessus de mes volières. Cette menace permanente m'a obligé à tendre des filets "protecteurs". Avec de la persévérance et un minimum de conseils au départ, n'importe quel éleveur doit pouvoir réussir à élever des jeunes Rossignols du Japon ! Je conseille cependant d'installer ces oiseaux dans un espace relativement important, mais il n'exige pas beaucoup de calme ni une température très haute. Je peux donner des renseignements sur cet élevage le soir (de 19 à 21 heures) et le week-end en répondant au 05 53 04 58 21. Texte de Jean-Pierre LANDON et Pierre NECTOUX.
Article publié en 2002
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