![]() La reproduction des Minlas à ailes bleues, par Sandra Laforest
Texte présenté par Pierre Nectoux Au moment de la période de reproduction qui se situe en Février, je suis surprise par le comportement curieux du mâle ; Il lance souvent des cris d'alerte, ce qui inquiète fortement la femelle (enfin c'est ce que j'en déduis !) Lorsqu'il la perd de vue, il la siffle très fortement, comme un homme siffle une belle femme... (Les hommes peu galants, bien sûr !) Elle ne sort pas tout de suite de sa cachette. Puis après environ 10 minutes de ce petit manège, le mâle se calme, elle sort et il est content de la retrouver ! La cage dans laquelle le couple est installé au moment de la reproduction se présente comme suit : 1 mètre de façade pour 76 cm en Hauteur x 55cm de profond. Les 3 côtés sont fermés. Une partie du toit est grillagée, l'autre partie est fermée avec du coroplaste translucide. Cette cage est placée dos à une fenêtre et posée au sol. Une lumière de sous bois est obtenue avec une feuille de coroplaste translucide placée à l'arrière. Mon couple est seul dans cette cage, mais la compagnie ne leur manque pas car d'autres cages (canaris) sont proches et ils peuvent voir et entendrent facilement leurs voisins. J'ai aussi une chatte qui aime bien les regarder... Dès février 2002, grâce au soleil qui pénètre abondamment dans la maison, le mâle est le premier à faire preuve de beaucoup d'agitation, il poursuit la femelle et plus les jours passent plus les poursuites sont violentes. Trop même, puisque j'ai du les séparer durant 2 semaines, le temps de donner de la vitamine E à Mademoiselle. (Mais pas au Monsieur, car il ne semblait pas en avoir besoin !!). Le nid est construit à une hauteur de 40 cm par rapport au fond de la cage. Les maté-riaux utilisés pour l'édification de ce premier nid (mal fini d'ailleurs) sont : paille pour canaris, mousse de coton, un peu de papier journal trouvé au fond de la cage. La ponte est constatée près d'un mois après la confection du nid. Mais je remarque bien vite que la femelle est continuellement dérangée par nos va-et-vient, Je décide alors de placer une petite couverture où est situé le nid afin de créer un peu plus d'intimité. Trois jours après c'est le début de la couvaison. Les trois premiers jours, la femelle ne sort pas en ma présence. Puis elle commence à venir manger en ma présence. Je ne vérifie pas le nombre d'œufs pondus, mais un matin, je trouve la coquille d'un œuf par terre, au bout de 12 jours environ. D'un bleu turquoise prononcé et picoté, un peu brunâtre aussi. Je ne fais aucune visite du nid durant les 12 jours d'incubation. Je fais confiance à mes oiseaux et je ne veux pas qu'ils perdent le peu de sécurité qu'ils ont su se créer en se croyant cachés. Mais un beau matin, c'est la stupeur : un petit oisillon a été trouvé hors du nid et il ne donne plus signe de vie ! Je constate à cette occasion qu'il est enfant unique. A mon avis, l'oisillon est décédé accidentellement. Le seul jeune obtenu n'a donc pas vécu ! Il a été écrasé accidentellement par le poids des parents. Ces derniers, pendant les 3 jours de vie de l'oisillon, ont été très doux lors du contact avec lui. C'est d'ailleurs leur comportement près du nid et les coquilles trouvées le matin au fond de la cage qui m'a fait dire qu'il y avait bien là un petit poupon... Je les ai vus le nourrir doucement. Par contre, le mâle est un peu plus brutal pour s'asseoir sur le nid. Son comportement a changé quelques jours avant la naissance du petit. À partir de ce moment, le mâle passe son temps à se laisser tomber sur le dos de la femelle au nid. Elle se dégage souvent tant bien que mal, histoire de se replacer correctement et de reprendre sa respiration. Lui, nonchalant, la prend pour un bon coussin confortable... Puis le 4e matin, je retrouve le bébé suspendu à une branche, comme déposé là précieusement, tête en avant et ventre sur la branche. Il n'avait aucune lésion apparente sur la tête, ni sur le reste du corps. Tous ses organes sortent de son ventre comme s'il avait été écrasé. Mais je vais persévérer avec ce couple, dès 2003 ! Les matériaux utilisés pour confectionner le nid sont nombreux et divers : feuilles, crin, fibre de coco, charpie, herbes sèches, mousses, paille pour canari, mousse de coton, papier journal (un peu) le nid n'est pas bien beau, mal fini. La préparation du 2e nid est effectuée à partir de la récupération de l'ancien nid renforcé avec de la fibre de noix de coco. Il n'y a pas eu de ponte dans ce deuxième nid , car je me suis dépêchée de placer mes oiseaux dans la petite volière extérieure pour qu'il profite au maximum de la chaleur de l'été déjà bien avancé en ce début du mois de juillet. C'est seulement à la fin de l'été que j'ai trouvé un œuf séché dans le fond de la volière, il y avait de la paille placée en dessous et il était caché par une plante (un plant de citronnelle pour éloigner les insectes « qui piquent »). C'est ce qui m'a permis de conclure que sans le savoir, et sans en être absolument convaincue, j' aurais eu un autre jeune ! Mes minlas étaient en effet assez à l'aise pour continuer la reproduction dans leur nouvel espace. Comme le second nid était beaucoup plus solide et mieux rembourré que le premier, je pense que ces oiseaux accepteraient sûrement une tentative de reproduction au printemps prochain.... (2003). Ils passeront l'hiver à l'intérieur. Un certain temps Christophe, mon ami, élevait des vers de farine, mais une invasion de pucerons blancs (un genre d'acariens, ça ressemble en premier abord à un amas de poussières, c'est très volatile puis quand vous observez de plus près ça bouge tout seul...) a tôt fait d'arrêter la production. Christophe s'est mis à travailler tard et n'avait plus le temps de s'en occuper. La nourriture distribuée est composée de pâtée Orlux (pour canari) et Quiko, de graines germées (pas souvent ça se perd trop vite), de fruits en précisant que chaque jour je varie : pommes, oranges, framboises sauvages l'été, bleuets, fruits de genévrier, pois mangetout, pois vert, salade, maïs en épi, pruneaux, poires, pêches, cerises rouges, cerises de terre, etc. Mais aussi de temps en temps des oeufs cuits durs (coquille, jaune et blanc inclus). Quelquefois je passe l'œuf à la poêle, sans matière grasse. Dans notre beau pays je ne trouve facilement que des vers de farine et des grillons. Je cherche des fournisseurs installés au Canada. Je souhaite aussi pouvoir leur offrir un jour des insectes volants de petite taille (moucherons, papillons, mouches, abeilles, tout ce qui vole) et aussi de petites tailles (araignée, fourmis etc.)... Lors de mes nombreuses séances d'observation, je remarque la scène suivante : avant chaque accouplement, la femelle appelle le mâle perché plus loin. Elle bat des ailes et lâche de petits cris d'appel. Il s'approche, en quelques secondes, il se place sur son dos, puis « honore Madame », pendant ce temps madame prend un élan, fait un tour complet du poteau, à un certain angle le mâle atteint le cloaque de la femelle, et madame revient droite sur la branche. Le mâle est plutôt étonné , mais semble apprécier puisque ce rituel est effectué à 4 reprises, sous mes yeux !!!! Je ne connais pas au Canada d'autres éleveurs de MINLAS A AILES BLEUES. Par contre je me régale avec les expériences d'élevage relatées sur les sites suivants : - http://bestofpiafs.free.fr/ - http://www.lavoliere.com/ Je n'ai pas de problème avec les prédateurs, puisque mon élevage est à l'intérieur. Ma chatte « Charlye » n'a pas de mauvaises intentions, elle n'attaque pas, se permet seulement des approches où elle les examine, de trop près à mon goût. Un jour, ils l'ont chassée en criant (car la cage était au sol) et en sautant sur la grille. Etant peureuse, elle s'est sauvée dans une autre pièce car elle sait que je la gronde quand elle se montre trop intéressée... Ce fut la dernière approche de la chatte. (Notez que j'ai trouvé cette chatte l'hiver dernier dans un piteux état. Elle souffrait d'engelures, bouts d'oreilles et queue nécrosés -nous avons fait faire l'ablation de celle-ci. - Trois pattes sur 4 ont du être soignées (pour éliminer les croûtes de brûlures), j'ai compté 40 points de suture posés sur les oreilles, les pattes et la queue... Je n'aime pas particulièrement les chats, mais Charlye est très gentille et docile.) ![]() Couple de Minlas à ailes bleues - Photo et élevage : Sandra Laforest CLIQUEZ SUR LA PHOTO POUR L'AGRANDIR Pour les soins de première urgence je dispose à la maison d'une petite pharmacie : - Seringue sans aiguille, - désinfectant "Habitante" translucide (c'est le nom du produit), - Lugol, coagulant en poudre de marque Quick, - Blood Shopper utilisé par le vétérinaire pour les chiens, chats et oiseaux, - coupe ongles, - mousse de coton, - coton tige. A l'arrivée des oiseaux (ou quand je les rentre de l'extérieur), j'utilise un produit antiparasites de marque Bogena ("Bogena Anti-luchtpijpmijt" à l'Ivermectine) : je dépose une goutte sur la grosse veine qui se trouve sous l'aile entre le cou et l'aile gauche. De plus, chaque jour, pour éviter les risques d'infections intestinales. j'introduis 4 gouttes de cidre de pommes naturel dans 200ml d'eau potable et filtrée. A l'occasion de cette « première », j'ai beaucoup appris. L'an prochain je compte bien réussir en prenant les précautions suivantes : - Préparer l'espace du nid au moins 2 mois d'avance, - apprivoiser davantage les oiseaux avec des vers de farine. - Isoler le mâle quand il montre des signes d'agressivité pour donner de la vitamine E à la femelle pendant 2 semaines. - Placer le plus de branches mortes possible tout en laissant un espace pour le vol (il préfère sautiller plutôt que voler). - Cacher davantage le coin réservé au nid avec de fausses plantes réalistes. - Utiliser de la paille, de la fibre de noix de coco et de la mousse pour canari (piètre imitation faute de toiles d'araignée) et des poils d'animaux (crin de cheval par exemple acheté en animalerie) pour la confection du nid. - Les nourrir comme d'habitude mais en augmentant à l'arrivée des oisillons la nourriture vivante la plus usuelle : les vers de farine. - Laisser l'emplacement du nid à la lumière de fond de bois tel qu'actuellement Enfin, pour terminer, je ne recommanderais pas cette espèce d'oiseaux aux débutants en « insectivores ». Il faut être très observateur, et il n'y a pas beaucoup de documentation sur le sujet. Il faut être patient. De plus, à l'intérieur de la maison, ça demande un environnement spécial. Il faut oublier les cages d'élevage habituelles, et utiliser des cages « grand format » avec des caches et des protections en plastique car il font des fientes très liquides ce qui a pour conséquence d'enduire le plancher, les murs et le plafond de la maison. À ce jour, j'ai donc placé un plastique transparent à 2,50 cm de distance de la grille avant . Il faut donc changer le fond de cage tous les jours (idem pour l'eau, la nourriture) Les barreaux doivent être toujours très propres. Un nettoyage complet tous les 3 mois environ est nécessaire pendant qu'ils volassent dans la maison. Par contre quand ils volassent dans la maison, ils ne s'échappent pas beaucoup. Les salissures sont insignifiantes : 4 fientes en 3 heures de liberté déposées entre leur cage et les plantes. Il est nécessaire de placer du coroplaste foncé sur les côtés et sur le dessus pour éviter de les affoler inutilement, et de laisser le coroplaste translucide à l'arrière de la cage pour permettre à la lumière de passer (chez moi, la cage est placée dos à une fenêtre). Il n'est pas indispensable de disposer de jeunes oiseaux pour espérer de la reproduction. Un espace important est apprécié par ces oiseaux assez vifs. Cependant un calme maximum est nécessaire pendant les huit premiers jours qui suivent l'éclosion. Pour ceux qui aiment l'aventure et les défis, pour l'amour des oiseaux, il faut avoir un très bon sens de l'observation pour réussir à connaître chaque espèce et chaque individu afin de leur procurer les meilleurs soins possibles adaptés à chacun. C'est le seul moyen de réussir leur reproduction et la survie de l'espèce. Les éleveurs qui souhaitent entrer en contact avec moi pour obtenir d'autres renseignements ou faire des échanges au sujet de l'élevage de cet oiseau peuvent me contacter au 1 (450) 678-7823 : laissez un message, je vous rappellerai (6 heures de décalage avec la France). Ou par Internet, e-mail : chrisnic@distributel.net Généralités : Page 1
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