![]() Une aventure qui tourne court ! Elevage de Laurent M. - Texte présenté par Pierre Nectoux
![]() Tarin noir femelle - Photo et élevage : ??? Nous aimerions contacter l'auteur de cette photo. Si vous le connaissez, merci de nous écrire ! We would like to get in touch with the author of this photo. Please write us if you know him ! Quisiéramos entrar en contacto con al autor de esta foto. ¡Si usted le conoce, escríbanos por favor! À mon arrivée, je libère sans attendre mes oiseaux dans cette volière. Le soir venu, et toutes les nuits suivantes, jusqu'à ce qu'une autre volière plus grande et plus confortable soit édifiée, les Tarins dorment accrochés aux murs très humides de l'abri. Dans la journée, ils font des va-et-vient des perchoirs de la volière en « dur » aux branchages d'un vieux prunier rabougri, qui a été conservé dans la volière extérieure. Mon angoisse pour la santé de mes Tarins est très prenante : les mises en garde contre les effets de l'humidité me trottent dans la tête en permanence. Bien sûr, et comme toujours, il y a une issue fatale : je finis par perdre mon dernier Tarin en 2001, après quatre années de détention. Les mêmes éleveurs qui me prédisaient l'échec, il y a quelques années, n'hésitent pas à me déclarer à cette échéance : « Ah ! les tarins noirs, ce n'est pas plus difficile à élever que d'autres oiseaux : il suffit de leur distribuer une bonne nourriture ». Je rêve !!! Je connais même un éleveur de Tarins noirs qui, après une « brillante » réussite durant plusieurs années, se recycle dans les becs crochus. Cette décision me laisse supposer un court instant, puisqu'il n'a plus le temps de s'occuper de ses oiseaux, qu'il accepterait de me céder son dernier couple. Comme j'étais naïf ! Un autre éleveur, domicilié dans le nord-est, n'a pas accepté de me céder quelques sujets et de rajouter : « personne n'acceptera de vous vendre des oiseaux de propre élevage ». À partir de ce jour, je compris qu'il s'agit d'un cercle fermé ! Mentalité lamentable ! Mais revenons à mon arrivée dans la Drôme, et l'arrivée de la saison froide et pluvieuse. Ce que je redoute, arrive inexorablement : peu à peu, je perds pas moins de 34 oiseaux tropicaux (Astrilds, Diamants psittaculaires, Bengalis). Une analyse effectuée par les laboratoires Viguié, dont le coût est à hauteur de 10,67 euros par oiseau (soit 70 francs), n'est pas excessif si cela doit sauver tout un élevage ! Résultat de l'analyse : trichomonose, qui selon le labo, a peut-être été transmise à mes oiseaux par les Colombes diamants (cependant je reste perplexe, car depuis des années, j'élève des colombes sans jamais avoir eu à déplorer la perte d'un seul sujet de trichomonose : mais peut-être ai-je eu affaire à des porteurs sains ?). J'apprécie un répit d'une quinzaine de jours dans la mortalité massive d'oiseaux ... puis, de nouveau, je déplore de nouvelles pertes (Ventre-orange et Astrilds ondulés sont pris de convulsions et meurent). Bien que les symptômes ne correspondent pas à la maladie précitée, je pense de suite à la salmonellose, en découvrant un peu de diarrhée. Je distribue donc un traitement à base de Mycolicine, antibiotique à large spectre des laboratoires Viguié. Peu de temps après tout rentre dans l'ordre! Efficacité du traitement ? Maladie prenant fin d'elle-même ? je ne le saurai jamais. Aucun Tarin noir n'a succombé pendant ce laps de temps ! Mais tout a une fin, et tous mes tarins sont morts, l'un après l'autre, sans symptôme particulier. En boule le matin, mort le soir, ultra rapide. Mais ces pertes ont toujours été constatées en période longue de mistral. Lorsque j'habitais dans la région montagneuse de l'Ardèche, tous mes oiseaux (malgré des températures de -13° C l'hiver) se portaient beaucoup mieux. C'est l'évidence ! J'en conclus que le vent continuel, plus que le froid, l'humidité, ou la forte chaleur (certains m'ont dit que les tarins ne supporteraient pas les fortes chaleurs de la Drôme) est néfaste pour tous les oiseaux, quels qu'ils soient. Au cours de ces quatre dernières années où ils ont vécu chez moi, j'ai bien sûr changé, sinon amélioré (c'est selon !), la manière de nourrir mes tarins : j'ai toujours été, et je suis toujours à l'affût d'une amélioration dans ma manière d'élever mes oiseaux. Ne voyageant pas, je lis tout ce que je peux (livres et revues), mais la littérature sur les Tarins noirs est désespérément pauvre. Voici le menu distribué à mes tarins :
La base de leur alimentation est un mélange de graines bien adapté. J'utilise le mélange Blattner Tarin 1A de la firme Versele Laga, après divers tâtonnements. Mes autres oiseaux en volière disposent de plusieurs mélanges de graines (canaris, exotiques...) auxquels les Tarins noirs peuvent également se servir. La variété permet d'éviter bien des erreurs, car les oiseaux peuvent choisir eux-mêmes ce qui leur convient le mieux. Deux ou trois pâtées différentes, auxquelles mes tarins ont mis au moins deux ans à s'habituer totalement et les apprécier. Ils mangent volontiers le millet en grappes, les graminées que je cueille régulièrement dans les champs, non traités. Ils apprécient moins la verdure, sauf si elle est à « graines » : mouron, plantain lancéolé, etc. Mais, peu à peu, ils s'habituent à tout ... En octobre, j'accroche des branches d'armoise lorsqu'elles sont en graines : les tarins adorent cela et j'aime beaucoup les voir s'agripper aux plantes, la tête en bas, comme des acrobates. D'ailleurs, pour tous mes oiseaux, j'essaie de faire en sorte qu'ils puissent retrouver un comportement proche de celui qu'ils ont dans leur biotope naturel. Beaucoup d'oiseaux n'acceptent certaines plantes ou certains petits fruits que s'ils sont accrochés au grillage ou suspendus au plafond de la volière. Je donne régulièrement l'œnothère, l'ortie, le mélilot. Au printemps, les bourgeons d'arbres fruitiers, saules et autres arbres, puis, pêle-mêle : cardamine, orties, têtes et feuilles de pissenlits, bourse-à-pasteur, séneçon, laiteron, sommités fleuries de laitue sauvage et cultivée, renouée persicaire, renouée des oiseaux, amarante, chénopode (plante très appréciée des tarins et verdiers et contenant un colorant rouge), pariétaire, chiendent, pimprenelle,moutarde et ravenelle au moment où les gousses sont mi-mûres. Dans l'eau de boisson : vitamines et acides aminés (produits Artese). Les deux dernières années, ils acceptaient toutes les nourritures que je leur donnais, et je regrette beaucoup ne pas avoir pu mener à bien cet élevage, faute de femelles. Une aventure qui tourne court ! Ils acceptaient toutes les pâtées, dont la pâtée à l'œuf avec couscous, les vers de farine, les teignes de ruche, les asticots décongelés. En hiver, du nectar était distribué à tous les occupants de la volière .... Enfin, à mon avis, tout était réuni pour mener à bien une nichée ! Depuis l'an dernier, je cherche vainement à me procurer des tarins noirs. Mon amie Alice Maurisot m'a procuré une série de photos de bonne qualité (forme et couleur) qui me permettra, cette fois, de sexer avec plus d'assurance mes futurs tarins. À cette occasion, car je sais que certains éleveurs élèvent avec succès cette espèce, il faut admettre que les Allemands et les Hollandais sont plus « fortiches » que nous dans l'élevage d'espèces rares ou difficiles. Pourquoi donc ? Si certaines personnes acceptaient, de temps en temps, de nous traduire des articles tirés de revues étrangères, cela aiderait beaucoup l'élevage français à progresser. Je rajoute que tous mes oiseaux sont relativement farouches ! Jamais aucun n'est venu, comme dans certains élevages que je ne critique pas (c'est une autre conception, tout aussi louable, de l'élevage), se poser sur ma main ou prendre des vers de farine au bout de mes doigts. Et pour moi, c'est très bien ainsi ! Comme dans la nature, je souhaite que mes oiseaux ne se laissent pas approcher. En revanche, comme je vais plusieurs fois par jour dans la volière, je visite les nids, je bague tous mes oiseaux sans problème. J'espère revenir sur cet élevage prochainement, afin de vous faire part de la façon dont j'aurai élevé mes premiers oisillons de cette espèce ! Pour tout renseignement complémentaire, vous pouvez envoyer votre nom et votre numéro de téléphone au webmaster du site, qui transmettra.
Elevage de Laurent M.
Texte présenté par Pierre NECTOUX 31 OCTOBRE 2002 Article publié le 29 décembre 2002
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