![]() ![]() Une année 2002 étonnante...
Les années se suivent et ne se ressemblent pas : cet adage est particulièrement valable pour l'éleveur d'oiseaux. L'année 2002 a été assez décevante pour la reproduction des oiseaux exotiques, et le couple d'Astrilds cendrés n° 2 n'a pas niché. En revanche, le couple n° 1 a bien "travaillé"... La première nichée a commencé en février, nid bien caché comme toujours, quatre œufs pondus, un petit mort en coquille, un oisillon mort après quelques jours et enlevé du nid par les parents. Les deux oisillons vivants, un mâle et une femelle, ont bien "poussé". A la sortie du nid, le 23 mars, j'ai pu baguer les deux jeunes avec des bagues de 2,5 mm. Deuxième nichée en avril-mai (on enchaîne !), toujours quatre œufs, tous fécondés une fois de plus. Dans la plus grande discrétion, les parents ont élevé leurs petits... Tous les quatre sont sortis du nid sans encombre. Les deux jeunes femelles ont été baguées avec des bagues de 2,5 mm, le troisième (mâle) avait la patte suffisamment fine pour recevoir du 2,2, mais le quatrième (mâle) n'a pas pu être bagué : trop gros ! Et pour ne pas perdre les bonnes habitudes, ce couple très prolifique a entamé une troisième nichée en juin. Le nid a été un peu bâclé, juste à côté de l'étagère. Pas de nid superposé pour le mâle, juste le strict nécessaire. Résultat... à force d'atterrir sur le toit du nid, celui-ci a commencé à s'effondrer. J'ai observé sans intervenir car, pour la première fois, cet incident sans gravité me permettait d'observer l'intérieur d'un nid d'Astrild cendré, alors que d'habitude, je ne rencontrais les jeunes qu'à leur sortie du nid... Et cette aventure a été très instructive et pleine de rebondissements ! Quatre œufs avaient été pondus. Deux seulement ont éclos. Durant la première semaine, tout s'est passé normalement... Puis un fait exceptionnel s'est produit : un couple d'Astrilds-cailles à lunettes (Ortygospiza atricollis atricollis), petit oiseau qui marche comme une caille tout en volant comme un astrild, qui ne faisait que des œufs clairs, a essayé de voler la nichée à ses parents légitimes !
Cliquez sur les photos pour les agrandir En réalité, les Astrilds-cailles avaient envie de nourrir les oisillons, rien de plus. Il fallait voir les Astrilds cendrés essayer d'entrer dans le nid, et trouver un Astrild-caille "Cerbère" qui lui barrait la route une fois sur deux. Donc les deux oisillons ont eu quatre parents nourriciers, du moins pendant leur deuxième semaine de vie. La confusion générale m'a permis de manipuler et baguer les oisillons au nid, avec des bagues de 2,0 mm, sans risque pour leur survie. Ensuite, les Astrilds-cailles ont progressivement laissé les vrais parents s'occuper des petits.
Cliquez sur les photos pour les agrandir Sur ces jeunes oiseaux, un seul a atteint l'âge adulte (l'autre est mort avant la mue adulte, alors que nous étions partis en vacances et qu'un ami éleveur s'occupait des oiseaux en notre absence). Ce mâle a été jugé "champion régional d'Ile-de-France" à Chelles en novembre 2002, avec 91 points. Néanmoins cet oiseau me plaisait nettement moins que son frère né en avril (celui bagué en 2,2), car ce dernier est bien plus vigoureux. D'ailleurs, le "champion" a péri après un long amaigrissement au printemps 2003. Les causes de ce manque de résistance de la dernière nichée sont sans doute multiples, mais je pense que deux nichées par an suffisent pour de tels oiseaux, du moins si le climat est frais et humide comme en région parisienne. Cependant que la saison avançait, j'ai eu la surprise de voir mon mâle n° 3 trouver enfin une dulcinée à son goût, construire un magnifique nid, couver avec la femelle... qui n'était autre que la première femelle née début mars 2002 ! Nous étions au mois de septembre, ce qui signifie que cette femelle était âgée de seulement 6 mois. Je l'avais laissée dans la volière car les jeunes Astrilds cendrés ne dérangeaient pas leurs parents occupés à nicher à nouveau, et ils étaient également assez difficiles à capturer. La nature a suivi son cours... Cette jeune femelle n'a souffert d'aucun problème de ponte, deux ou trois oisillons ont éclos, mais hélas, une infection les a emportés alors qu'ils étaient âgés de quelques jours, comme cela s'est souvent produit en 2002. Les paris restent ouverts pour 2003 ! En conclusion, les Astrilds cendrés sont de magnifiques oiseaux, enjoués et pleins de surprises, qui méritent toute l'attention des éleveurs d'oiseaux exotiques prêts à sortir des sentiers battus et à accorder à leurs oiseaux des conditions de vie plus agréables et naturelles qu'un élevage en batterie. J'espère que nous serons bientôt très nombreux à élever ces oiseaux ! Article publié le 27 mai 2003
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