 L'ASTRILD CENDRÉ (Estrilda troglodytes), ou Bec-de-corail, ou Astrild gris 
Couple d'Astrilds cendrés - Mâle à gauche, femelle à droite Généralités sur l'espèce :
L'Astrild cendré, tout comme l'Astrild à joues orange, est un petit oiseau granivore qui vit en grand nombre au Sénégal et dans les autres pays de l'ouest africain. Il fait partie de la famille des Estrildidés, parmi lesquels on distingue les Diamants australiens et océaniens, les Capucins, les Astrilds et Bengalis. Mesurant 9 à 10 cm de long, il a une silhouette harmonieuse et svelte sans être longiligne. Ses teintes pastel sont du plus bel effet, surtout sous un rayon de soleil qui illumine son plumage brun et beige rehaussé d'un bec rouge corail légèrement rosé et d'un trait rouge vif sur chaque œil. Il fait d'innombrables acrobaties dans la végétation et sur les épis d'herbes sauvages et de petites céréales cultivées dont il se nourrit, et devient très insectivore lorsqu'il nourrit ses petits. Cet oiseau très joli et assez résistant a rapidement conquis les amateurs du monde entier. Il est importé massivement vers l'Europe et l'Amérique du Nord depuis des décennies. Comme cette espèce est extrêmement répandue en Afrique de l'Ouest, ce n'est pas un oiseau "rare et cher", mais un oiseau "commun dans le commerce et bon marché", situation qui perdure en dépit de la loi européenne de novembre 2001 sur les quarantaines obligatoires pour les oiseaux importés des pays tiers vers l'Union européenne. Tout est relatif ; il y a encore 5 ans, on trouvait des Astrilds cendrés pour quelques euros. Les prix ont rapidement doublé chez les importateurs directs, tandis que les petits commerces animaliers vendent ces oiseaux bien plus cher qu'avant. Et les éleveurs ? Ils sont encore peu nombreux, hélas. La reproduction de cette espèce ne pose guère de problème dans une grande volière plantée, intérieure ou extérieure, pour peu qu'on dispose de quelques connaissances de base, mais souvent, seuls les oiseaux "rares et chers" ont droit à un tel luxe chez un amateur d'oiseaux. Pourtant, un oiseau né en captivité se reproduit plus volontiers qu'un oiseau qui a souffert d'un long voyage avant d'arriver dans nos volières. Dans cet article, je vais donc essayer de vous donner envie de vous lancer dans l'élevage de cet oiseau si charmant, qui sait rendre au centuple les efforts que l'on fait pour son bien-être. Sexage et chant :
Bien des gens croient qu'il est impossible de déterminer le sexe d'un Astrild cendré. Il est vrai que cette espèce est plutôt monomorphique que dimorphique, les mâles ressemblent fortement aux femelles. D'où des difficultés pour former de vrais couples ! Pourtant, avec un œil exercé, il est aisé de sexer des oiseaux dans un même arrivage, d'après les critères suivants : - le mâle est généralement plus gros et rond que la femelle - les sourcils rouges du mâle sont généralement plus étendus et de couleur plus vive que ceux de la femelle, surtout en période de reproduction - la poitrine et le ventre du mâle sont assez fortement teintés de rose, notamment en période de reproduction - la femelle a souvent un crâne plus étroit que le mâle - et surtout : seul le mâle chante sa petite ritournelle "pi-tou-iiii ! pi-tou-iiii !". En période des amours, il chante ainsi à tue-tête en se redressant et en sautillant sur son perchoir, un brin d'herbe sèche dans le bec, pour impressionner et charmer la femelle qui lui plaît. Les autres types de chant de cette espèce sont des pépiements divers, des sifflements sonores, des gazouillis plus discrets quand on s'approche du nid... Les oisillons de cette espèce ont un cri particulièrement perçant quand ils commencent à grossir et réclament bruyamment leur pitance (entre 10 et 20 jours d'âge). Au delà, ils sortent du nid et on peut les voir en pleine action, harceler les parents pour être nourris... Espèces voisines :
L'Astrild cendré a des cousins qui lui ressemblent beaucoup et que l'on trouve également dans le commerce animalier : l'Astrild ondulé (Estrilda astrild) et l'Astrild à croupion rose (Estrilda rhodopyga). Il est important, si l'on souhaite faire l'élevage d'une ou plusieurs de ces espèces, de bien former des couples de la même espèce. En effet, ces oiseaux peuvent s'hybrider entre eux, les issus présentant alors des caractères intermédiaires entre les deux espèces parentes. Un "accident" peut toujours arriver, mais cette pratique ne doit pas être encouragée, si l'on veut participer à la conservation du patrimoine génétique de chaque espèce par l'élevage en captivité. Voici quelques indices pour ne pas confondre les trois espèces :
Article publié le 27 mai 2003
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