![]() ou Gobemouche à ventre roux, ou Niltava sundara Texte et élevage : Marc Bumb - Présentation : Pierre Nectoux
Extrait de mon carnet d'élevage (suite et fin) :
Je reporte mon espoir sur la seconde couvée ( 5 oeufs ). 18 juin : Sur les cinq oeufs constituant cette nichée : éclosion de 2 oeufs, 1 oeuf clair, 1 oeuf cassé par moi-même au mirage et 1 oeuf fêlé retrouvé au sol. Je nourris essentiellement avec des vers de farine blancs (quelle patience pour effectuer ce tri !) avec des pinkies, des asticots blancs décongelés, et également avec des teignes de ruche. La croissance est rapide. Du 3 au 30 juin : Les deux jeunes sont bagués en 2,7 Cinq jours avant la sortie du nid, les plumes de la queue apparaissent bleues, les jeunes sont sombres, il doit surement s'agir de deux mâles. 3 juillet : Le vol des oisillons progresse bien, d'abord rectiligne, les virages commencent maintenant à être bien maîtrisés. Les jeunes se perchent le soir dans un coin de la volière, au calme. Les parents ajoutent des éléments de pâtée insectivore, je peux enfin un peu souffler ... 5 juillet : A ma grande stupéfation, la femelle commence une troisième couvée dans un nouveau lieu : une courge évidée, fixée contre un mur, dans un encadrement de fenêtre, à 2,05 m du sol. Sans plus attendre, j'ajoute au menu des sauterelles et des grillons, et le mâle continue d'assurer le service de restauration. Les jeunes restent ensemble et commencent à saisir des pinkies. Il faut maintenant qu'ils apprennent à les avaler... 12 juillet : Maintenant âgés de 26 jours, les jeunes sont sevrés, les parents avalent les proies devant leur progéniture étonnée... et en plein apprentissage. 16 juillet : Un incident peu ordinaire : la femelle effrayée par la chute d'une planche sur le toit de la volière, quitte le nid précipitamment et casse les oeufs ....! Dommage, il ne restait qu'un jour de couvaison.. 10 août : C'est à présent le début de la mue pour les parents. Les jeunes ont 1 mois 1/2, ils ont la taille des adultes, mais le plumage est encore juvénile. Le ventre prend lentement une teinte rousse, et la tête se pare de bleu. Ils râlent comme leur père et se perchent sur la main pour découvrir un appât vivant, dès mon entrée dans leur univers. 6 octobre : L'été est derrière nous, la livrée adulte est atteinte, seules les rémiges sont encore pigmentées de bruns, indice d'oiseaux dans leur première année. Ils sont superbes, mais il me faut m'en séparer, je n'ai pas l'espace suffisant pour faire vivre trois mâles séparément. ![]() Jeune mâle Gobemouche sundara âgé de 55 jours - Photo et élevage : Marc Bumb CLIQUEZ SUR L'IMAGE POUR L'AGRANDIR ! Exposition :
Bien préparé à la cage, à l'abreuvoir, cet oiseau au plumage serré sur le dos et lâche sur le ventre présente un aspect séduisant. Très rare en présentation, il bénéficie de la faveur des juges et du public.
Mais attention, mieux vaut se rendre sur place pour vérifier que nourriture et logement sont bien adaptés. (Un oiseau en a fait les frais, lors d'un régional !!!) Santé :
Depuis cette première expérience, j'ai eu régulièrement des nichées, mais peu ont passé le stade des 5 jours... Peut-être un problème coccidien, plus difficile à éliminer en volière commune, avec un sol en terre. .
J'ai remarqué aussi une casse fréquente du canon des plumes de vol et des rectrices, ce qui peut même aller jusqu'à bloquer l'oiseau au sol. J'ai pensé d'abord à une carence, mais en fait ce sont des acariens des canons de la plume qui la fragilisent à sa base. Alors maintenant je poudre régulièrement le plumage avec un insecticide.
Ceci est très important !
Conclusion :
Les niltavas sont très confiants, calmes, et bien vite se crée un attachement particulier. Ils peuvent devenir très familiers, et prennent tout naturellement une place d'honneur dans l'élevage. Une bonne pâtée insectivore maintient en forme. Il est recommandé de la supplémenter par quelques extra vivants et quelques baies ou fruits de saison.
Par contre si l'on respecte ses besoins en nourriture vivante et variée (ce qui n'est pas une mince affaire, quand même...), sa reproduction semble relativement facile. Il y a quelques années, on trouvait cette espèce assez facilement en oisellerie et parfois en provenance aussi de quelques éleveurs, preuve qu'il est possible de constituer une souche d'élevage, ce qu'il faut fortement encourager. Alors si l'occasion s'offre à vous de pouvoir l'installer dans une volière extérieure à laquelle il s'adapte parfaitement, vous découvrirez que le Niltava est un oiseau très attachant, résistant, et d'une rare élégance. De plus si vous aimez les challenges, relevez celui de sa reproduction, avec quelques efforts pour assurer une nourriture adaptée, une ambiance de sous-bois, et en retour vous aurez le bonheur de pouvoir suivre cet oiseau, sans le gêner, dans sa vie. N' hésitez surtout pas... le Niltava saura vous séduire. Bibliographie :
Texte et élevage de Marc BUMB
Présenté par Pierre NECTOUX |