LE GARRULAXE À QUEUE ROUGE (Garrulax milnei), ou Garrulaxe de Milne

Texte, photo et élevage : Pierre Thiry


C'est en lisant, dans la revue "Le Monde des Oiseaux" de décembre 1993, un article sur une espèce de Garrulaxe, le Garrulaxe à huppe blanche, qu'il me vient à l'idée de parler d'une autre espèce que je détiens depuis près de quatre ans.

Il s'agit du Garrulaxe à queue rouge, oiseau de la taille d'une grive, originaire de l'Asie, plus précisément de Birmanie. Les sexes sont semblables.

Garrulaxe à queue rouge
Garrulaxe à queue rouge - Elevage et photo : Pierre Thiry


Description : 28 cm. Calotte et nuque roux fauve. Dos gris lavé de vert jaune au croupion. Queue et ailes cramoisies (roux du genre de nos écureuils, en plus foncé). Dessin noir à pourpré dessous. Menton brun noir. reste des parties inférieures gris ardoisé. Toutes les parties grises trahissent un léger dessin squameux plus foncé, noir et blanc.

Sous espèce : G. m. sharpei (parotiques grises)

J'ai acquis mon premier Garrulaxe il y a bientôt cinq ans : il courait par terre dans une cage d'oisellerie peu recommandable, on aurait dit un merle sorti du nid trop tôt et qui se serait lavé de surcroît. J'en ai eu pitié et en marchandant, je l'ai obtenu pour quelques dizaines de francs.

Je l'ai installé dans la plus grande des deux volières extérieures que je possède (3 m x 2 m x 13 m), avec abri couvert et recoin fermé et légèrement chauffé. Compagnons de volière à l'époque : Princesses de Galles, spréos superbes, mésias, rossignols du Japon, cou-coupé, veuves dominicaines, tisserins minules, e.a., tous en couple. Nous étions en mars, il a mis deux ou trois mois pour se refaire une beauté et surtout se remettre à voler. J'ai enfin pu voir à quoi il ressemblait et quelques recherches à la bibliothèque de l'Université m'ont appris son identité et son origine.

Son cri est assez spécial : il siffle à s'y méprendre comme un garçon peu poli siffle au passage d'une fille, mais il peut aussi grasseyer très bruyamment, tel un rossignol du japon énervé par un intrus. Il ressemble d'ailleurs beaucoup, en son comportement, au rossignol du japon (Léiothrix jaune). C'est un oiseau très peu farouche qui prend un ver de farine dans la main après quelques mois de captivité, il est très vif et court partout si vite qu'il faut renoncer à le capturer au filet mais jouer de pièges ou milles ruses exploitant sa gourmandise. Bref, c'est un oiseau charmant, plutôt timide envers les autres occupants de la volière, contrairement à beaucoup d'autres Garrulaxes.

Je lui trouvai, non sans difficulté, un compagnon. Ces oiseaux se tiennent très souvent collés l'un contre l'autre et peuvent passer des heures à se câliner. Toutefois, il ne se passa rien de "sexuel". Le hasard ajouta un troisième individu et je remarquai de suite qu'il y avait au moins un couple dans le trio et cela se confirma lorsque je vis, avec quelques brindilles au bec, les 2 mâles du début. Tout cela sans disputes. Le mâle parade en sautillant à terre, le plus souvent, les ailes relevées et une brindille dans le bec.






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