![]() ou Passerin arc-en-ciel Elevage : Géraldine et Guy Eyraud - Texte : Pierre Nectoux
![]() Pape de Leclancher - Elevage et photo : Alfredo Robles Photo aimablement prêtée par John Quatro (International Carduelan Society) L'expérience de Géraldine et Guy Eyraud :
Voilà à présent deux ans qu'ils ont fait l'acquisition, par le biais d'un ami, de trois couples de Papes de Leclancher, chez un importateur exerçant dans le Gers. Nous supposons que ces oiseaux arrivaient de Belgique ou en Hollande. Mais peu importe, car il y avait bien longtemps qu'ils les attendaient. Il est nécessaire de signaler que ces oiseaux étaient en parfaite santé. Le dimorphisme sexuel est très simple, sauf lorsqu'il s'agit de jeunes de moins de 3 mois. Sans un œil averti, en pensant acheter un couple de ces magnifiques oiseaux, vous pouvez fort bien vous retrouver avec un mâle et une femelle qui, en réalité, n'est qu'un jeune mâle ! Adieu veaux, vaches, cochons, et surtout couvées ! Toutefois, le problème est moindre que chez les Papes de Louisiane, qui ne prennent leur couleur que la deuxième année. Pour former un couple "valable", il faut absolument que les oiseaux s'entendent bien, mais ce critère reste aléatoire car on ne peut pas assurer une surveillance de tous les instants. Tous les oiseaux qu'ils ont reçus étaient en pleine forme ; cependant, par précaution, ils leur ont imposé une petite quarantaine (10 jours seulement), avant de les lâcher en volière extérieure. La température était idéale puisque nous étions au printemps. Dès leur arrivée et selon leurs convictions, ils ont saupoudré les vers de farine de vitamines Vitapaulia. Ces oiseaux sont restés particulièrement peureux. Nos amis ont malheureusement perdu deux oiseaux de cet arrivage : le premier assez rapidement (2 mois) et le second au bout de 8 mois. Ils n'ont pas pu trouver de raisons évidentes à cette perte. La nourriture était constituée de graines pour exotiques et de nourriture vivante (teignes et vers de farine). Aucune attention particulière n'a été portée à ces oiseaux puisque leur comportement était tout à fait normal. Bien évidemment, ils évitent toujours les courants d'air, et la nourriture vivante ne manque jamais, puisque cette espèce est très insectivore, même hors période de reproduction. La reproduction a lieu dès le mois de juin, parfois fin mai. A peine le printemps est-il arrivé qu'ils lâchent leurs oiseaux en volière de 2 m x 2 m x 2 m. Qu'il est agréable de les voir s'ébattre avec autant de joie à travers les plantations ! Les volières sont dirigées plein sud, et pour cette raison, la verdure des volières est arrosée tous les jours, voire plusieurs fois par jour lorsqu'il fait très chaud. Chaque couple doit être isolé, car les mâles du genre Passerina peuvent se tuer dès que la période de reproduction est là. Le choix du nid varie suivant les couples : sans pouvoir se faire une idée précise de la raison de ce choix, ils ont pu observer l'utilisation de nids artificiels (osier ou bois) dont la forme était toujours en coupe, mais aussi la confection de nids naturels circulaires, de 5 cm de diamètre et 3 cm de profondeur, édifiés dans un arbuste à environ 1,50 m du sol, uniquement avec de la fibre de noix de coco. C'est toujours dans le premier nid confectionné que la ponte a lieu. Par contre, un nid ne sert jamais pour élever deux nichées : à chaque ponte, la femelle entreprend la confection d'un nouveau nid. La seule ponte, par saison, est constituée de 3 ou 4 œufs de couleur blanche, et a lieu entre 3 et 6 jours après la confection du nid. (Très rares sont les couples de Papes de Leclancher qui ont eu deux nichées dans la même saison, contrairement aux autres papes.) Pendant toute la durée de l'incubation, qui dure 12 jours, la visite du nid est acceptée sans problème, plusieurs fois par jour éventuellement, même si on doit noter le paradoxe suivant : la femelle devient alors très agressive, alors que son comportement la classe plutôt dans la catégorie des oiseaux craintifs. A l'éclosion, les jeunes sont roses. Ils apprécient particulièrement les vers de farine (fabrication maison après plusieurs années de recherches pour obtenir les meilleurs résultats) imbibés de Vitapaulia, les teignes de ruche et les sauterelles. Par contre, les parents ne touchent ni aux œufs de fourmis, ni aux grillons. Ils ne dédaignent pas non plus la verdure trouvée dans la volière, et les oranges. A ce sujet il m'est donné l'occasion de faire savoir que Guy et Géraldine EYRAUD sont à la recherche de bonnes adresses de fournisseurs de nourriture vivante (rapport qualité/prix) et aussi et surtout de la possibilité de se procurer des sauterelles (y a-t-il des fournisseurs concernés par ce produit, des éleveurs susceptibles de leur faire quelques expéditions durant la pleine saison, voire de jeunes intéressés par cette activité afin de se faire un peu d'argent de poche...?). Toutes les propositions les intéressent ! Tous leurs jeunes Papes de Leclancher sont bagués au 5e jour, sans problème, avec des bagues de 2,5 mm. Les nombreuses observations menées par ce couple d'éleveurs permettent d'affirmer que les jeunes doivent sortir du nid et se percher dans les plantations à 10 jours pour que la nichée puisse être classée dans la catégorie « réussite » : dans le cas contraire, il y a d'énormes risques de ne pas garder les jeunes en vie bien longtemps ! Le sevrage constitue une étape délicate : comme souvent, c'est à ce moment que l'on perd le plus d'oisillons. |