 LE CORDONBLEU CYANOCÉPHALE (Uraeginthus cyanocephalus),
ou "Cape bleue", ou "Astrild à tête bleue"  Cette expérience d'élevage a déjà fait l'objet de publications
- en mars 2002, dans la Revue des Oiseaux Exotiques publiée par le CDE - en juillet 2002, dans le bulletin trimestriel du Speciaalclub Afrikaanse Prachtvinken (ScAP), traduction en néerlandais de A.A.Th. van den Brink Reproduction :
Début juillet, j'ai accroché en guise de nid un panier en osier parallélépipédique comportant un grillage fin sur les deux tiers de la face d'entrée pour lui donner la forme d'un nid-boîte. Quelques fibres de coco y ont été déposées par mes soins, puis une petite botte de ces fibres a été laissée sur le sol de la cage. Quelques jours après, j'avais la surprise de voir la femelle parader en chantant avec un brin de coco dans le bec. Le mâle a aménagé la partie basse du grand nid-panier en construisant un nid en forme de chaussette dont on voyait difficilement le fond. Dans la deuxième quinzaine de juillet, nous avons observé plusieurs accouplements sur un perchoir. Le rituel est le suivant : le mâle parade longuement, sautillant bruyamment sur le perchoir avec un brin de coco en chantant à tue-tête et en exhibant le bleu de son crâne, puis se rapproche de la femelle et lui donne quelques coups de bec sur la tête, la nuque et le dos. La femelle s'aplatit sur le perchoir, sa queue faisant un angle de 45° avec l'horizontale, ce qui permet au mâle de grimper sur son dos pour s'accoupler. Le mâle a un peu poursuivi la femelle, mais sans agressivité : quelques jours après, les premiers œufs étaient déjà pondus. La première ponte (6 œufs) a été couvée environ 12 jours. Le 31 juillet, un oisillon brisait sa coquille. Les autres œufs, tous fécondés, n'ont pas éclos. Un nid de Bengalis rouges a connu le même sort. Des orages ayant éclaté à la fin juillet en région parisienne, nous avons pensé que le faible pourcentage d'éclosion pouvait avoir une origine météorologique (différences de pression, taux d'humidité incorrect...). Alimentés de pâtée d'élevage maison faite avec de l'œuf dur écrasé, de la pâtée d'élevage sèche Brunet et de la levure de bière, ainsi que d'une cuillerée à soupe quotidienne de pinkies décongelés, les deux Cordonbleus s'occupaient avec soin de leur oisillon qui, unique objet de leurs attentions, grossissait vite. Les mini vers de farine étaient également fournis à volonté. Alors que nous étions partis quelques jours en vacances, notre meilleur ami éleveur est venu nourrir les oiseaux et a bagué le jeune en 2,2 mm à l'âge de 10 jours. Hélas, vers le douzième jour, les parents ont cessé de couver le jeune la nuit. Ses plumes commençaient juste à pousser lorsque la température s'est brusquement rafraîchie. Notre ami l'a retrouvé mort de froid le lendemain matin. 
Oisillon Cordonbleu cyanocéphale âgé d'environ une semaine Suite à cette mésaventure, nous avons fait l'acquisition d'un cordon chauffant pour terrarium de 15 watts pour envelopper le nid à la période critique où les adultes cessent de réchauffer les petits. Notre ami ayant donné de nouvelles fibres de coco aux oiseaux, le mâle s'est empressé d'aménager la partie supérieure du nid-panier, au dessus du nid où le premier oisillon était mort. La forme de chaussette avec une cavité douillette au fond a été à nouveau réalisée. Au bout de quelques jours, les Cordonbleus couvaient six œufs, tous fécondés. Les oiseaux, exceptionnellement calmes et tolérants, nous laissaient décrocher le nid pour une inspection journalière à la lampe électrique. Nous ne voyions que deux œufs dépasser de la cavité du fond jusqu'au jour du baguage : cinq oisillons ont été sortis du nid en le renversant délicatement. Les naissances étant échelonnées, deux d'entre eux ont pu être bagués en 2,0 mm, mais deux autres ont dû recevoir du 2,2 mm, et le plus gros du 2,5 mm. Craignant que les parents rejettent les petits, nous avions entouré les bagues rouges de ruban adhésif noir, et nous n'avons plus contrôlé le nid jusqu'à ce que les jeunes soient bien emplumés et prêts à sortir. Ce fut une erreur, car si les jeunes se sont magnifiquement développés, bénéficiant d'une température supérieure à 28 °C dans le nid entouré du cordon chauffant, nous aurions pu profiter de la tolérance de ce couple pour vérifier dès le lendemain du baguage que les bagues avaient tenu. Le jour de leur envol, trois petits avaient perdu leur bague ! Seuls les deux jeunes bagués en 2,0 mm ont conservé la leur. Cela nous servira de leçon pour la prochaine fois. Le jour de l'envol des cinq jeunes, que de collisions dans la cage ! Leur puissance de vol était inadaptée à leur manque d'habileté. Mais au bout de quelques jours, ils savaient tous se percher correctement et où ils souhaitaient. Dès les premiers jours, nous avons observé un dimorphisme chez les jeunes : l'un des cinq avait du bleu sur les joues, la gorge, la poitrine et les flancs, tandis que les quatre autres n'en avaient que sur les joues et la gorge. Le premier, qui chante à tue-tête comme son père depuis l'âge de deux mois, est bien un jeune mâle. Depuis le mois de novembre, il parade fréquemment avec un fétu de paille dans le bec. Une fiancée d'origine sauvage l'attend pour l'année prochaine. Ses sœurs seront accouplées avec des mâles sauvages ou nés en captivité, provenant d'autres élevages, et confiées à des amis éleveurs d'Estrildidés. Article publié le 3 septembre 2003
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