LE ZOSTEROPS ORIENTAL (Zosterops palpebrosus)
ou Zostérops de l'Inde, ou Oiseau à lunettes

Texte : Alain Pourre et Pierre Nectoux - Elevage : Alain Pourre


Mon expérience personnelle, par Alain Pourre :

Ma passion de l'élevage a débuté voilà 3 ans. Dès la première année, c'est-à-dire 1999, je fais l'acquisition en janvier de 4 spécimens de cet oiseau que je ne connais absolument pas puisqu'il existe très peu de documentation à son sujet. J'apprendrai plus tard qu'il doit s'agir de l'espèce Palpebrosus. Leur présence en cage ou volière est plutôt rare ! Je cherche sans cesse des renseignements à leur sujet... sans succès, même en dépassant largement les frontières de ma région ornithologique d'appartenance (UOF Région n° 12).

J'achète donc à l'époque ces oiseaux dans une jardinerie-oisellerie. Ils sont en parfaite santé (beau plumage bien propre et très vifs). Je les installe immédiatement dans une cage de 1 m X 0,50 m x 0,50 m pendant tous les mois d'hiver dans une pièce chauffée à 20°C.

Le bain journalier est apprécié. La nourriture distribuée est très saine et variée : pâtée insectivores, miel dilué dans de l'eau, insectes divers, quatre quarts ... La température est volontairement réduite au fur à mesure que les jours s'écoulent. Malgré toutes les précautions prises durant cette acclimatation, je perds un oiseau sans motif apparent. Etait-il malade lors de l'achat ? C'est ce qui me semble le plus plausible !

Pendant ces longs mois d'hiver, je remarque grâce aux bagues de couleur que j'ai pris soin de glisser aux pattes de mes nouveaux pensionnaires que deux oiseaux se « fréquentent » régulièrement. Il m'est facile à partir de ce constat d'imaginer ce qui va se passer !

La prochaine observation concrète me permet de constater que deux oiseaux se mettent à chanter : un chant mélodieux, pas très puissant mais d'une pureté très agréable. A partir de ce moment j'ai la certitude qu'un couple est formé. Le mâle étant parfaitement identifié, par sécurité je surveille attentivement le comportement du deuxième : je ne remarque aucune agressivité.

Enfin les beaux jours arrivent. Nous nous trouvons à la mi-avril quand je me décide de lâcher mes oiseaux dans ma grande volière extérieure, avec malgré tout beaucoup d'angoisse, car les nuits sont encore froides dans ma région qui se situe au centre de la France.

Mes Zostérops se trouvent dans la volière en compagnie d'Astrilds africains, de Diamants océaniens, d'Euphèmes, d'Embérizidés et de Rossignols du Japon, sans oublier mes ravissantes petites Mésanges à tête rousse.

Mais tout se passe bien, les oiseaux sont vraiment très heureux, et pour en être sûr il suffit de les voir : ils n'arrêtent pas de chasser les insectes dans les moindres recoins, se font dorer au soleil, se baignent fréquemment. Il faut dire que j'ai la chance de posséder une grande volière, abondamment plantée, de 8,50 m par 6,50 m pour une hauteur de 2,60 m, avec un petit bassin qui attire de nombreux insectes.

Deux semaines après leur installation dans la volière, je remarque de façon très nette que le deuxième mâle respecte en permanence une distance toujours plus grande par rapport au couple qui est formé !

Quinze jours plus tard (nous étions seulement à la quatrième semaine de leur arrivée dans la volière) le mâle commence la construction d'un nid que la femelle termine rapidement. Le nid fabriqué en forme de coupelle de 4 à 5 cm de diamètre avec de fins matériaux est placé à l'extrémité d'une branche de thuyas.

Trois œufs sont rapidement pondus. Ces derniers sont blanc crème, tachetés d'un pointillé de beige marron sur la partie la plus large de l'œuf.

J'observe que la femelle couve la nuit et une partie de la journée ; le mâle, quant à lui, assure le relais dans la journée, ce qui permet à la femelle de sortir du nid en matinée et dans l'après midi, environ deux heures à chaque fois.

Je peux m'approcher du nid à moins d'un mètre sans que personne ne bouge !

Douze jours passent et le grand jour arrive : trois petits éclosent. J'assiste alors à un travail incroyable des parents à qui je distribue : pinkies, buffalos, vers de farine, œufs de fourmis... car je veux réussir l'élevage de jeunes Zostérops, que peu d'éleveurs tentent d'élever à ce jour, à mon grand regret !

Les insectes attirés par mon plan d'eau et attrapés du matin au soir par le père ou la mère complètent parfaitement mon apport.

Deux jours après la naissance, je remarque qu'un oisillon est plus petit que les deux autres, sans doute né le dernier. Comme bien souvent dans ce cas, il a moins de force que ses frères et sœurs pour réclamer à manger. Ce que je redoute arrive dès le 4e jour : il est éjecté hors du nid par les parents : la dure loi de la nature a frappé !

Je bague les deux survivants en 2.2 mm avec beaucoup de peine et une grande surprise car je ne connais aucun autre oiseau qui se développe aussi rapidement, les plumes poussent de jour en jour très rapidement, si vite qu'à douze jours ils sortent du nid, mais avec tristesse je les retrouve sans vie.

Je n'ai pas beaucoup d'explications précises à donner à ce moment précis de ma première année d'élevage de cet oiseau : ils semblent avoir une carence, un manque de nourriture. La difficulté du sevrage semble être passée par là ! Un autre motif peut aussi m'échapper... nous en reparlerons plus tard !

Jamais, cette année-là, je n'eus donc le bonheur de voir un jeune Zostérops voler dans ma volière. Pourtant, je possède un couple extraordinaire, puisqu'il fit quatre couvées, mais aucun jeune ne survécut pour différentes raisons.

Tout d'abord, je perds une nichée à cause d'un orage violent, ensuite une seconde nichée dont le nid n'est pas suffisamment solide se retrouve au sol ; enfin, la dernière pour le même motif que la première. Que de déceptions !

L'automne arrive bien vite, et je décide de laisser mes Zostérops dehors pendant l'hiver avec mes Rossignols du Japon et mes Mésanges de l'Himalaya (Mésanges à tête rousse).

Tout se passe très bien. L'hiver est doux. Ces oiseaux ne craignent pas du tout le froid car j'ai pu constater qu'ils ne rentraient se mettre à l'abri, la nuit, que lorsque la température se situait entre 0 et 5 ° C. Leur nourriture est composée de miel à volonté, de quatre-quarts et, de temps en temps, de vers de farine.






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