![]() ou Pape de prairie Reproduction
La reproduction de mes Diamants quadricolores, jusqu'à mon déménagement en 2002, s'était toujours déroulée en été, au moment des grandes chaleurs puisque j'habitais dans le sud. Dans la pièce d'élevage, il n'y avait jamais moins de 26-27°C pendant deux mois. J'habite plus au nord désormais, et il semble que la reproduction soit plus difficile, mais les oiseaux sont quand même intéressés, comme vous allez le constater en lisant ces quelques lignes.Un ami ayant obtenu la reproduction en hiver, tous les espoirs m'étaient permis en prenant possession de mon nouvau logement ! ![]() Une image rare : femelle Diamant quadricolore donnant la becquée à un de ses jeunes en volière - Elevage et photo : BJ Voici comment se sont passées mes saisons d'élevage successives, depuis que j'ai la chance de détenir cette magnifique espèce. Les deux couples sont ensemble dans une même volière. Les nids sont des boîtes, carrées ou rectangulaires, verticales ou horizontales. C'est le mâle qui, seul, fait le nid. Cela peut prendre du temps car ces oiseaux sont très timides. L'accouplement est très discret. Je n'ai jamais eu la chance de l'observer, mais la parade « donne des ailes » aux mâles (un comble pour des oiseaux !) : ils passent beaucoup de temps à tenter de séduire ces dames, qui ne semblent pas faire cas de leurs efforts (un peu comme pour nous) ! Les mâles suivent les femelles en chantant, se rapprochent au plus près et tendent leur cou, pour pouvoir positionner leur tête au dessus de celle de la femelle. Si celle-ci ne réagit pas, c'est bon signe, car quand la femelle n'est pas convaincue, c'est la gifle directe (comme c'est humiliant) ! Au bout de quelques jours, la femelle a disparu : elle est dans le nid et des petits œufs commencent à apparaître. La femelle dépose généralement dans son nid 4 à 5 œufs tout blancs. La particularité de ces œufs est leur forme originale : ils sont très allongés, presque cylindriques ! J'avais des photos, mais elles ont disparu lors d'une expo à laquelle je participais, ce sera pour la prochaine fois. Chez moi, les oiseaux sont très timides et dès que j'entre dans la volière, c'est un peu la panique. Mais quand une femelle couve, c'est tout à fait différent, elle ne sort plus, même quand je me trouve à proximité ! On se regarde calmement, et je continue mes activités normalement, ce qui la rassure sur mes intentions. L'incubation est partagée par le couple, elle dure environ 15 jours. Pour cette espèce, ce moment ne pose aucun problème. L'éclosion des jeunes chez moi a parfois atteint 100%, et parfois, sur deux nichées successives du même couple, 0%, je n'ai pas d'explications à vous donner. Les jeunes ont même éclos avec deux jours de différences, ce qui conduit à de grosses différences de taille, mais les parents nourrissent très bien leur petits. Il me semble que des graines germées mi-mûres sont préférées pour nourrir les jeunes, un peu de pâtée mais jamais de nourriture vivante, pourtant je leur en propose. Je leur donne beaucoup de riz paddy germé, que je mélange avec un peu de gâteau quatre-quarts, du millet blanc mi-mûr en grappes, cueilli dans la nature près de chez moi, et du panis en grappes (ce dernier est précisément le "millet en grappes" vendu habituellement dans le commerce). Là, les soucis commencent : pour ma part, les premiers jeunes sont morts à 5 jours dans le même ordre que l'éclosion, le vétérinaire a pensé à une petite infection du type cochlosomose (protozoaires flagellés). Il a donc préconisé de traiter les parents au moment de l'éclosion avec un probiotique pendant une semaine pour renforcer le système digestif des jeunes, encore très fragiles. Je traite quand même les parents préventivement et je donne des probiotiques dès l'éclosion, trois jours durant. Une fois ce problème réglé, un autre survient : les parents, pour la plupart d'origine sauvage, ne couvent plus les jeunes au bout d'une semaine environ, et là, notre climat se charge d'anéantir tous nos efforts. Pour moi, la solution est de faire reproduire les oiseaux l'été à l'intérieur dans une volière, au moment où la température étaient la plus élevée, ou en hiver, toujours à l'intérieur, mais alors un chauffage d'appoint est indispensable (pièce à 20°C). Après deux semaines, je pense que les jeunes sont capables de vivre à 20°C, mais pour plus de sécurité, j'enroule un cordon chauffant de 25 watts autour du nichoir. Cela peut causer un dérangement du nid, qui va changer d'aspect et peut être effrayer les parents. Il faut donc le placer le plus tôt possible, avant que le nid soit terminé. Les jeunes sont très bruyants dès le 3e ou 4e jour. Plus tard, lorsque les parents ne couvent plus, c'est le silence total, sauf au moment de la becquée. A l'automne 2002, grâce à mon dispositif de chauffage du nid, j'ai eu la chance d'obtenir une première nichée élevée par les parents. Le nourrissage s'est déroulé sans problème. Au bout de trois bonnes semaines (23 jours), les jeunes sont sortis du nid, maladroits et curieux. Les parents ont continué à les nourrir, mais les jeunes Quadricolores ont rapidement commencé à picorer seuls le millet en grappe, 3 à 4 jours après la sortie du nid. Une semaine après, les parents ont commencé un nouveau nid et une dizaine de jours plus tard, l'un des deux manquait à l'appel pour cause de couvaison. Les jeunes sont donc devenus rapidement de plus en plus indépendants. La mue du premier jeune a commencé 5 à 6 semaines après la sortie du nid. Pendant le sevrage des jeunes, j'ai donné beaucoup de riz paddy germé : pour le faire germer, je le laisse tremper 2 à 3 jours dans une eau changée régulièrement et en plus, je fais tremper le riz dans de l'eau iodée durant une journée pour éviter la fermentation. Du millet blanc mi-mûr, du concombre et le mélange de graines classique complètent la nourriture. La baignoire est également très appréciée pour les moments de détente. Bien évidemment, le calme est préconisé : entre le moment où les oiseaux ont commencé à couver et la sortie des jeunes, je n'ai effectué qu'une visite à 8-10 jours pour les baguer et faire quelques diapos. Une deuxième visite m'aurait permis de voir que deux d'entre eux n'avaient plus leur bague, mais tant pis ! Avoir obtenu ces trois jeunes Diamants quadricolores m'apporte déjà une grande satisfaction. Depuis cette nichée de l'automne 2002, j'ai eu la chance de réussir à nouveau la reproduction du Diamant quadricolore en 2003, cette fois-ci avec un mâle "ventre jaune". Plusieurs femelles étant logées avec ce mâle, le couple s'est formé suivant la préférence des oiseaux. La spécificité de cette espèce me donne envie de me spécialiser dans cet Erythruré si passionnant à élever. Je pense donc me consacrer désormais principalement à l'élevage de ce bel oiseau. Je serais heureux de prendre contact avec d'autres éleveurs d'Erythrurés ayant lu cet article. Pour me contacter, voici mon e-mail : black.john@wanadoo.fr Article publié le 2 novembre 2003
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