 LE DIAMANT AZUVERT (Erythrura tricolor)ou Diamant de Forbes, ou Diamant de Tanimbar, ou Diamant tricolore Généralités :
J'ai commencé l'élevage de cette espèce il y a 5 ans environ. J'ai acheté mon premier couple à l'Oisellerie du Temple à l'Isle d'Abeau, qui se trouve à côté de Vienne (Rhône). Mes oiseaux sont élevés en volières dans une pièce d'élevage, je préfère cette solution pour de multiples raisons (la température est tamponnée, les problèmes de dérangements limités, et puis c'est plus sympa à regarder quand il fait mauvais...). Cette pièce est chauffée en hiver, environ 20°C plus pour mon confort mais, mais c'est en plus, une pièce de vie commune. L'éclairage est, à mon avis, très important. Je dispose un néon de 36 watts, avec un tube Biolux ou Grolux par volière, la photopériode est de 16h l'été et de 11- 12 heures l'hiver. Les volières font 1,5 m de long, 0,8 m de large et 2 m de haut : c'est la pièce qui décide, en fait. Je dispose de trois volières contiguës et de six batteries de 120 x 50 x 50, vides actuellement. Je sépare les espèces d'Erythrurés pour éviter les hybridations. J'élève actuellement 3 couples reproducteurs. Je laisse les 3 couples ensemble dans une petite volière, toute l'année, y compris pour la reproduction. Le dimorphisme sexuel est évident chez des sujets de même âge, mais, avec les années, les femelles ont tendance à s'assombrir et devenir assez proches d'un jeune mâle après sa première mue. Cependant, la tête des mâles est toujours plus sombre. Les oiseaux que j'ai achetés n'avaient pas un très beau plumage, mais paraissaient en bonne forme. Après avoir soufflé sur leur ventre, ils m'ont paru en très bonne santé, donc je les ai ramenés chez moi. Période de quarantaine
Mes nouveaux oiseaux passent obligatoirement par une période de surveillance. Je leur donne un mélange de graines variées et j'observe leur comportement. Dans l'eau de boisson (achetée en bouteilles de marque variable), j'ajoute un antibiotique à large spectre (Baytril, le vétérinaire me donne 1 ml dans une petite fiole et je suis sa prescription à la lettre), afin d'éviter d'éventuels problèmes infectieux pour les arrivants et surtout les autres. J'ajuste avec un complexe vitaminé, aujourd'hui c'est Omnivit (marque Orlux) mais je pense que d'autres feraient très bien l'affaire, et des probiotiques dans les aliments (graines germées, pâtée à l'œuf), pour contrer les inconvénients des antibiotiques. Pour tous ces compléments, je respecte les doses préconisées par le fabricant. Alimentation
La nourriture se compose d'un mélange de graines sèches, qui s'apparente au mélange pour exotiques additionné d'alpiste et de ray-grass, cette dernière n'est pas très appréciée mais elle a l'avantage de maintenir les oiseaux minces. J'ajoute aussi un peu de mélange pour tarin et mélange sauvage en faible pourcentage car ces graines qu'ils aiment bien les font rapidement grossir. Du millet en grappe est lui très apprécié, consommé décortiqué, détruit en petits morceaux par des oiseaux très actifs, je donne également des grappes de millet mi-mûres, et là, c'est plus qu'apprécié, ils se roulent par terre pour en avoir ! La nourriture est rationnée pour éviter que les oiseaux ne mangent toujours les mêmes graines et aient tendance à grossir. La pâtée, c'est pour l'été, la période de reproduction, elle est distribuée avec parcimonie (une cuillère à café pour 3 couples) environ 1 à 2 fois par semaine. C'est un mélange de pâtée à l'œuf, de couscous gonflé dans de l'eau miellée, du germe de blé et des probiotiques. Il faut que la texture soit correcte : pas trop liquide, pas trop sèche ou collante. Pour cela, les proportions peuvent être, grossièrement :
Ils ont aussi des légumes : salades, endives, et des fruits : pommes, concombres, et autres. J'achète l'eau de boisson en bouteilles normales et je n'ai pas de marque préférée. Cette eau est additionnée, en fonction des oiseaux, de vitamines solubles, et je pense que c'est très important pour les oiseaux colorés. Je rajoute quelques gouttes de jus de citron en bouteille pour l'acidifier. Reproduction
La reproduction est libre, du moment que les oiseaux sont en forme et que c'est la saison. Les mâles sont de diverses origines, mais les femelles sont toutes nées chez moi ! Les 3 couples sont ensemble dans une même volière. Une fois formé, le couple se met en quête d'un nid ; pour moi, c'est la boîte, carrée ou rectangulaire, verticale ou horizontale, peu importe. Le mâle fait le nid, mais il arrive que la femelle y participe (peut-être quand ça traîne trop à son avis). Les matériaux utilisés sont des brindilles fines pour éviter que les œufs se faufilent à travers, annulant toute chance de succès. Une fois le nid terminé, la femelle y déposera 4 à 5 œufs tout blancs. L'accouplement est assez sportif : il se produit après une course-poursuite qui se termine quand la femelle n'en peut plus, c'est pourquoi il faut veiller à ce que les mâles soient en très grande forme, sinon gare aux œufs clairs ! L'incubation est partagée entre mâle et femelle. Bien souvent, on a l'impression que le couple ne couve pas correctement, même pour moi aujourd'hui. Pourtant les œufs éclosent, alors pas de découragements. Enfin, laissez-leur 15 jours, quand même ! Les petits resteront environ 3 semaines au nid, parfois plus. Au début, ils sont assez bruyants. Au bout de 2 semaines, plus un bruit, c'est normal ! Surtout, ne touchez plus au nid, car au moindre danger, les jeunes sortent à toute vitesse et ne veulent plus y rester. Pour les laisser grandir et devenir aussi beaux que leurs parents, je n'interviens plus après 12 jours, le temps de vérifier que les bagues sont toujours aux pattes, et c'est fini, patience ! Je bague les oisillons entre 7 et 11 jours en 2,5 mm, ou 2,7 quand je rate le bon moment. Une fois le moment venu, les jeunes se jettent à l'extérieur du nid et certains tombent au sol. Ce n'est pas grave ; ils peuvent mettre 3 jours avant d'être capables de remonter, mais les parents veillent. Ils deviennent vite très curieux et joueurs. C'est vers l'âge de 5 à 6 mois que certains commencent à changer de couleurs. Ils passent alors du gris au bleu sur le ventre et la tête, le dos est verdâtre au début et passe au vert ; la queue est bien rouge. La nourriture pour cette période est additionnée de nourriture vivante (vers de farine, des gros comme cela je suis sûr qu'ils ne mangent pas la chitine, des teignes, buffalos et autres) je leur donne environ 4 à 5 vers par jeune, et de la pâtée, cette fois tous les jours, et un peu plus de graines mi-mûres. J'ai entendu dire que ces oiseaux étaient agressifs vis-à-vis d'autres espèces. Chez moi, ils ont partagé une volière avec des petits Africains (Cordonbleu, Ventre-orange), ainsi que des Diamants de Gould et autres Erythrurés : jamais un mauvais geste. Je pense qu'une nourriture trop riche est à l'origine de l'hyperactivité déplorée par certains éleveurs. Ils sont petits, mais ne se laissent pas insulter sans réagir ! Santé
Ces petits oiseaux sont assez résistants. Cependant, j'ai rencontré des soucis avec des oiseaux qui se mettent à perdre l'équilibre et tremblent dès que l'on s'approche. D'après mon vétérinaire, cela pourrait venir d'un empoisonnement alimentaire et d'une carence de vitamines du groupe B. Il me semble que certains antibiotiques, type Néomycine, soient à l'origine de ces troubles du comportement, que j'ai rencontrés également chez les Kittlitz. En tout cas c'est irréversible, ces oiseaux soignés peuvent vivre encore longtemps, mais les troubles persistent. Le second c'est l'entérite, classique chez les Erythrurés, l'oiseau est assez fatigué, il a mal au ventre (il se tient assis, et les pattes sont légèrement écartées). Quand on le tient, il est facile de vérifier si son abdomen est dilaté et dur, on peut même voir l'intestin plaqué contre la peau (petit zigzag rose). Cette fois, des examens vétérinaires ont révélé des petits parasites flagellés dans les selles. Les oiseaux atteints ont mauvaise mine pendant une longue période, sans que cela s'améliore ni ne les tue. Je crois avoir déjà lu un article qui en parlait. Pour J.-P. André, c'est une trichomonose. Le traitement que j'ai utilisé est Flagyl sous forme de sirop : 4ml/litre d'eau de boisson pendant 5 jours. Mais le mieux, c'est quand même d'aller voir son vétérinaire et de lui demander son avis, cela éviter de faire bien des bêtises, et surtout de donner pour rien des médicaments à nos oiseaux. Des dyspnées comme pour le Gould apparaissent également, mais rien de comparable, ces oiseaux y sont moins sensibles. Quand c'est le cas, j'utilise de l'Ivomec, mais ce produit est, ou va être interdit, car il a un impact négatif sur Mère Nature et il est très difficile à éliminer, alors ne faites pas n'importe quoi avec ! Je donne dans l'eau de boisson des produits comme Océrespirol des laboratoires Viguié-Virbac, qui sont des huiles essentielles qui fluidifient les muqueuses et permettent aux oiseaux de les éliminer, je teste aussi la propolis, mais le problème c'est l'administration, à suivre. Je tamise les graines des mangeoires tous les jours, et fais attention à la conservation de mes mélanges. Ces oiseaux font deux mues par an et pendant cette période, je rajoute sur un fruit ou sur du concombre de l'Ino-véto-choline des laboratoires Vétoquinol. Je le trouve chez mon vétérinaire, c'est un hépato-protecteur qui améliore les fonctions biliaires et joue aussi un rôle de laxatif doux. Conseils aux débutants
Si vous souhaitez vous lancer dans cet élevage, préférer des oiseaux nés en captivité, et chez un éleveur qui vous donnera ses habitudes, mélanges et autres. Et puis soyez patients, car il arrive que l'on veuille réussir trop vite et que l'on néglige la forme des oiseaux... Quand les oiseaux sont en bonne santé, l'élevage naturel ne pose aucun problème, y compris en groupe. Faites juste attention à l'embonpoint : c'est, je crois, le secret de la réussite. Pour ceux qui souhaitent les mettre dans une volière plantée, prévoir grand, avec une végétation dense car ils sont sans pitié, ils dévorent tout. Pour ceux qui ont de petites volières comme moi, il faut prévoir des plantes de rechange régulièrement ! Je serais heureux de prendre contact avec d'autres éleveurs d'Erythrurés ayant lu cet article. Pour me contacter, voici mon e-mail. Article publié en 2002
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