Mon expérience d'élevage :


J'ai toujours été passionnée par les oiseaux, et après avoir dévoré bon nombre de livres et rendu visite à pas mal d'animaleries et de zoos, que j'ai des oiseaux à la maison : mandarins et perruches furent mes premiers pensionnaires.

J'habite un joli pavillon dans une petite commune de la magnifique région « Poitou-Charente » et plus exactement dans le département de la Vienne. Les principaux points de repère sont la ville de Chatellerault et le Futuroscope. J'ai l'avantage de trouver l'autoroute A10 à 2 Km de mon domicile !

L'année 1998, fut pour moi une grande année "ornithologique" puisqu'elle correspond exactement à mes débuts dans l'élevage d'exotiques à bec droit un peu plus difficiles à faire reproduire que ceux que j'ai élevés jusqu'à maintenant.

Le sous-sol de mon pavillon est partiellement occupé par mes euphèmes. Les volières extérieures permettent à mes perruches ondulées et mes grandes perruches de s'ébattrent toute l'année avec un réel plaisir pour elles et ... pour moi ! Enfin je consacre (je ne veux surtout pas dire sacrifie) une pièce de ma maison pour mes goulds et... mon couple de Sénégalis Sanguins.

Sachez que lorsque je suis dans cette pièce, appelée bureau, derrière mon ordinateur en train de surfer sur internet par exemple, je suis entourée par mes oiseaux (j'apprécie en particulier le chant des mâles Gould).

Cette pièce est chauffée raisonnablement avec une température moyenne de 20 °C. L'éclairage est obtenu, seulement le matin et le soir en hiver, avec un néon « lumière blanche spéciale oiseaux » acheté à la "Ferme de Beaumont" . J'ai installé un purificateur-ioniseur d'air qui me donne entière satisfaction.

Comme je le disais ci-dessus, j'ai commencé par élever des mandarins et des perruches ondulées, bien vite suivis par d'autres "crochus" (croupion rouge, omnicolore, princesse de Galles) et aussi quelques petits exotiques que je n'ai jamais fait reproduire : Serin du Mozambique, Astrild cendré, Bengali zébré et Amarante du Sénégal.

Maintenant, j'ai toujours les becs crochus précités auxquels sont venus s'ajouter personata, fischer, moineaux célestes, splendides, turquoisines, catherines, ... sans oublier les becs droits que sont mes Gould (toujours) Paddas, Moineaux du Japon... et un couple de Sénégalis sanguins dont je vais vous parler ci-dessous.

Je cherche un maximum de contacts avec les éleveurs de la Vienne et des départements limitrophes à l'occasion d'appels téléphoniques, rencontres aux expositions ou bourses diverses. Je suis également régulièrement invitée à visiter des élevages. Une telle invitation ne se refuse pas, et les échanges sont tous plus intéressants les uns que les autres. De plus, j'ai adhéré en juin 1999 à l'AONV de Chatellerault (région 1 de l'UOF) où l'on compte une cinquantaine de membres.

Dernièrement, grâce à Alice Maurisot, j'ai eu un contact avec un éleveur du Cher (il se reconnaîtra) qui a dans son élevage... un couple de gros becs bleus. Quelle aubaine, nous allons pouvoir mener en parallèle l'élevage de ces oiseaux si rares ! Mais peut-être que d'autres éleveurs de ces oiseaux nous rejoindrons après avoir lu ce modeste article : l'union fait la force, n'est-ce pas ?

C'est donc en mars 1998 qu'à l'occasion de mon anniversaire (comme toutes les femmes, et quelques hommes aussi je suppose, je tairai le millésime qui n'a vraiment aucune importance dans mon histoire), je fis la découverte de cette espèce d'oiseaux. C'était un samedi, je suis allée à Poitiers avec ma fille et une amie pour chercher un cadeau à l'occasion de « mon » anniversaire. J'avoue que dès le départ, j'étais un peu branchée sur l'idée de me faire offrir des oiseaux. Nous avons donc fait toutes les animaleries de cette ville sans beaucoup de succès ! Et comme c'est souvent le cas (on se demande d'ailleurs toujours pourquoi !), c'est dans la dernière animalerie de la ville que le propriétaire présente ce jour là un lot d'oiseaux reçus le jeudi précédent de Belgique. Lorsque je vois ces superbes oiseaux (j'adore le rouge) - parmi d'autres - je n'hésite pas une seconde malgré le prix élevé. Voilà, j'ai mon (magnifique) cadeau d'anniversaire. Il y avait deux couples à vendre sous le nom erroné de "Pyrénestre à bec bleu".

Non, non ! je ne prends pas 2 oiseaux au hasard, cependant je n'ai pas beaucoup de choix puisqu'il ne reste que 4 oiseaux : 2 mâles et 2 femelles et de plus je ne connais pas du tout cette espèce. Je fais donc mon choix, tout d'abord en fonction de la couleur, très lumineuse un contraste parfait entre le rouge et le noir, ensuite la taille, je prends les plus gros, quant à la tenue, c'est un peu difficile dans la mesure où les oiseaux n'ont pas de perchoirs et il me semble que ce sont les plus jeunes du lot, mais rien n'est sûr puisqu'ils ne sont pas bagués. Par la suite, en les observant chez moi, je remarque que le mâle a une aile un peu pendante, alors bon ou mauvais choix ce n'est pas du tout évident !
Je suis donc rentrée à la maison avec un couple. Il y a bien longtemps que j'ai regretté de ne pas avoir pris les deux couples, car depuis cette date - 4 années se sont écoulées - et le magasin en question n'a plus jamais présenté ces oiseaux à la vente.

Dommage !!!

Le dimorphisme sexuel ne m'a, bien évidemment, pas posé de problèmes. La description donnée ci-dessus étant bien suffisante pour faire la différence entre les deux oiseaux formant un couple (Le mâle est aussi plus gros que la femelle).

A l'arrivée chez moi, j'ai immédiatement installé mes Becs bleus, avec des Paddas, dans une volière d'appartement aux dimensions suivantes : 130 cm x 100 cm x 185 cm. La température moyenne est de 20 °C. Je sais très bien que l'on ne doit pas procéder de cette façon, mais je n'avais aucune cage disponible pour accueillir mes nouveaux pensionnaires isolément pendant la quarantaine.

Alors, que faire d'autre ?

J'ai vermifugé mes nouveaux pensionnaires avant de leur offrir des vitamines (Super Form de chez Brunet).

Dès les premiers jours je remarque que ces oiseaux sont craintifs (surtout le mâle) mais pas du tout agressifs, bien sûr. La température offerte leur convient parfaitement. L'acclimatation s'est très bien passée sans perte d'oiseaux.

Le magasin cédant ne connaissant pas la nature de la nourriture qui convient le mieux à mes deux nouveaux pensionnaires, je décide donc de leur offrir un maximum de variétés. En ce qui concerne les graines : graines pour exotiques, pour agapornis, du riz paddy, de l'avoine décortiquée, de la graine pour petites perruches, du millet japonais, en fait un peu de tout ce que j'ai en stock !
J'ai assuré un complément avec de la pâtée (Bévo les premiers jours, remplacée rapidement par de la pâtée pour insectivores) Du côté des "fruits et légumes" je ne néglige rien non plus en distribuant : pommes, oranges, kiwi, carottes râpées, salade, épinards, etc....

L'eau est toujours présente et propre, car ils adorent se baigner !

Mon intuition a bien fonctionné puisque après coup j'ai appris que l'éleveur du Cher dont j'ai parlé antérieurement donne à peu près le même menu ... en rajoutant des graines de tournesol, car ses oiseaux séjournent en permanence dehors.

Lors de l'acclimatation je n'assure pas une surveillante soutenue car leur tenue est quasiment parfaite : je pense surtout et seulement à une éventuelle maladie qui est toujours à craindre lorsque l'on a affaire à des oiseaux d'importation.

Le fond de la volière est garni de sable.

Je ne constate pas de tentatives de reproduction la première année (1998) car j'ignorais que ces oiseaux pouvaient reproduire étant donné que je savais qu'ils avaient été prélevés dans la nature... de plus j'ai appris depuis qu'il leur faut un certain temps d'acclimatation dans leur nouveau "biotope" avant de penser à se reproduire (stress quand tu nous tiens !) !

Donc, en 1998, aucune tentative de reproduction, mais le couple reste dans la même volière d'appartement avec les paddas. Mais comme ces oiseaux mangent des fruits et des carottes râpées et qu'ils se baignent souvent, je trouve qu'ils sont un peu salissants... pour vivre à l'intérieur.

Alors à l'approche du printemps 99, je décide de les mettre en volière extérieure avec mes perruches ondulées et le couple de padda (à cet instant précis je ne sais pas que mes oiseaux sont rares), je ne constate aucun problème de cohabitation. La volière mesure 1,70 m x 1,70 m x 2 m. Il n'y a toujours pas de tentative de reproduction dans cette volière : c'est une volière d'ornement, je ne cherche qu'un bel effet de couleurs. Donc l'été se passe bien, je profite au maximum de la beauté de mes oiseaux.

Début octobre de la même année, un éleveur du club me conseille de rentrer mes oiseaux pour l'hiver. Je suis donc ce conseil et c'est ainsi que mon magnifique couple de Gros becs sanguins (qui est encore plus joli que lors de son acquisition) se retrouve dans une volière collective avec : 1 couple de Serins du Mozambique, 1 couple de Bengalis zébrés, 1 couple d'Astrilds cendrés et 2 couples de Moineaus du japon.

Tout se passe sans aucun problème .

Début novembre, le mâle change radicalement de comportement : il se met à faire un vacarme pas possible. Le soir il siffle fort, sautille de gauche et de droite de façon inhabituelle ; la femelle répond, vraiment pas léger comme bruit, mais c'est très beau. C'est la parade, donc la saison de reproduction qui s'annonce. Je suis un peu ennuyée puisque je n'ai pas prévu de faire reproduire les occupants de cette volière. Devant cette situation, pleines d'espoirs cependant, j'installe quand même plusieurs nids et... quelle ne fut pas ma surprise de constater, 8 jours après, que ces Gros becs avaient pondu !

Evidemment, ils ne choisissent pas le nid que je leur avais dédié. Ils pondent dans un petit nid en plastique, trop petit, un nid destiné aux Moineaux du Japon. Le résultat est catastrophique, car pratiquement tous les oiseaux squattent ce nid (notamment pour passer la nuit) ; ce qui devait arriver, arriva : œufs cassés ou éjectés.

Deuxième ponte

Après cet échec, j'ai donc installé plusieurs nids avec une entrée "petits trous" pour les exotiques et un nid plus grand, suspendu à l'extérieur de la volière, pour les Sénégalis sanguins. Dans ce nid rectangulaire en bois acheté dans le commerce et installé à 1,50 m du sol, j'ai mis de la fibre de coco coupée et superposée comme pour les Gould, c'est à dire que c'est moi qui commence le nid et les oiseaux le terminent à leur fantaisie.

Huit jours après l'installation du nid, la femelle a recommencé à pondre, elle a pondu 4 œufs blancs dans "le bon nid".

La visite de contrôle du nid au début de la couvaison est un peu difficile car le mâle est toujours sur la défensive et c'est encore pire quand la femelle couve. Lorsque j'approche ma main du nid, le mâle émet un cri d'alerte et la femelle sort brusquement, mais elle retourne rapidement dans le nid. Cela dure plusieurs jours, ensuite le mâle émet toujours son signal d'alerte mais la femelle ne sort pas à chaque fois, elle pointe sa tête 'à la porte' mais ne bouge pas.

Je constate que les deux oiseaux couvent chacun à leur tour. Si la femelle sort pour se nourrir ou se délasser un petit peu, le mâle prend sa place immédiatement. Je remarque aussi qu'ils couvent ensemble, enfin plus exactement la femelle est sur les œufs et le mâle est à coté : on a l'impression qu'il monte la garde !

Quinze jours s'écoulent. En rentrant, un soir, je découvre les bébés oiseaux par terre, éjectés du nid, tous morts évidemment, une chute de 1,50 m ça ne pardonne pas (sans oublier le froid).

Tout est à refaire !



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