LE SÉNÉGALI SANGUIN ou ASTRILD A GROS BEC BLEU ou GROS BEC SANGUIN
(Spermophaga haematina) Elevage de Monique RABIER
![]() Mâle Sénégali sanguin - Championnat national des Pays-Bas "Vogel 2001" - Photo : ![]() CLIQUEZ POUR AGRANDIR LA PHOTO GENERALITES :
Cet oiseau magnifique classé parmi les astrilds africains surprend de par sa couleur et son aspect général. En regardant la photo ci-contre, on est tout de suite frappé par le bec imposant qui n'a rien, a priori, d'un astrild. Habituellement, lorsque l'on parle de la richesse des couleurs des astrilds, on ne s'attend pas obligatoirement à découvrir les parties noires du plumage du mâle. L'astrild à gros bec bleu, que l'on appelle aussi de temps en temps "GROS BEC SANGUIN", mesure 14 cm, c'est un des plus grands astrilds. Son chant est aussi un des plus beaux de tous les Estrildinés ! La beauté de cet oiseau est indéniable : l'œil accroche ! Cet oiseau est très attractif par le fort contraste présent chez le mâle - qui plaît très souvent - entre le rouge vif de la poitrine, de la gorge et des côtés du corps par rapport au reste qui est noir lustré. Comme souvent, la femelle présente par rapport au mâle des couleurs plus ternes, mais elle n'en est pas moins ravissante que celui-ci. En regardant de près la tête de cette dernière, on s'aperçoit qu'elle est beaucoup moins noire que celle du mâle, elle n'a pas non plus le cercle oculaire blanc bleuâtre très présent chez le mâle, ses joues sont rouges (et non pas noires) et son bec est moins bleu que celui de son tendre compagnon (teinte curieuse qui semble émaillée de nacre bleuâtre). D'autres différences méritent d'être signalées pour en terminer avec une description complète : le plumage brun noir des couvertures dorsales et alaires et de la queue ainsi que le dessin blanc en forme de gouttelettes d'eau sur les flancs, le dessous de la poitrine et la région anale. Une caractéristique particulière pour cet astrild est à signaler : la forme de ses ailes rondes, très courtes, bâties en dégradé, ne permettent pas à celui-ci d'être un parfait navigateur dans les airs. Pour cette raison, on le trouve fréquemment dans des épais sous-bois de forêts où il se tient très près du sol. Il se déplace ainsi habilement à travers les buissons, plus en bondissant qu'en volant de façon classique. C'est encore une exception qu'il convient de signaler par rapport à la plupart des astrilds, qui préfèrent s'ébattre dans les steppes aux arbres dispersés. Grâce à ces "écarts" de plumage, les jeunes peuvent être sexés dès leur sortie du nid. Les jeunes mâles sont dotés très tôt d'un plumage plus foncé que celui des femelles, notamment en ce qui concerne le rouge très intensif de la poitrine. L'ASTRILD A GROS BEC BLEU niche en Afrique Occidentale. Il existe, en plus de la forme nominale, deux autres sous-espèces. La forme nominale, dont le nom scientifique est "Spermophaga haematina haematina", vit de la Gambie jusqu'au Togo. La sous-espèce "Spermophaga haematina pustulata" vit, quant à elle, du Nigéria méridional jusqu'au Cameroun et l'Angola du nord-est. Cette sous-espèce se distingue de la forme nominale par un rouge beaucoup plus prononcé des couvertures sus caudales (la forme nominale ne présente là qu'un voile teinté de rouge). La deuxième sous-espèce, baptisée "Spermophaga haematina togoensis", est considérée comme une forme de transition. On la rencontre au Togo et dans le Nigéria du Sud-Ouest, elle se différencie des deux autres grâce à ses sus caudales plus sombres. Dans son biotope naturel, l'Astrild à gros bec bleu se nourrit essentiel-lement de semences, de petits insectes et de graminées mi-mûres. En captivité, même avec son bec assez fort, il ne mange pas de graines trop grosses ni trop dures ! Il préfère, après un peu d'adaptation, le millet du Sénégal, le millet en grappes bien évidemment, mais aussi toutes les sortes de millet que l'on trouve à présent facilement dans le commerce. On peut aussi lui proposer de l'avoine et du blé germé. La nourriture vivante est appréciée : œufs de fourmis et vers de farine doivent être accompagnés de pâtée, semences fraîches de graminacées et de verdures diverses (les bourgeons sont un régal pour lui). L'acclimatation est toujours un peu délicate. Les risques sont grands et comme les importations sont très irrégulières, il est parfois difficile de former un couple qui soit bien acclimaté. En période de reproduction, il cohabite en paix, mais il est tout à fait capable de pourchasser avec vigueur un congénère qui ose s'approcher de son nid. L'élevage naturel du GROS BEC SANGUIN est encore assez rare en captivité. Mais certains éleveurs ne sont pas très loin de réussir de façon impressionnante ! Le mâle fait sa cour en dansant devant la femelle, un long brin d'herbe dans le bec. Ces oiseaux bâtissent leur nid à faible hauteur dans les buissons touffus, avec des brins d'herbe et de fibres de fibres de coco en forme de coupole assez volumineuse, parfois pourvu d'une entrée latérale. La ponte compte entre 4 et 6 œufs blancs assez gros. L'incubation s'échelonne sur 13 jours minimum (plutôt 14 à 16 jours en captivité, sous nos climats tempérés) ; mâle et femelle apportent leur contribution à cette tâche. À l'éclosion, les poussins sont très foncés et n'ont pas de duvet. Les commissures du bec sont jaunes avec l'intérieur du bec doté de papilles noires sur fond jaune, ce qui permet aux parents de repérer leur jeunes dans l'obscurité du nid. Le GROS BEC SANGUIN est un oiseau très vif mais néanmoins pacifique qui apprécie la volière, celle-ci lui permet de pouvoir déployer toute son activité. Le battement continuel des ailes est une façon d'exprimer sa joie de vivre. |