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Santé des Astrilds


Avertissement :

Je souhaite parler sur ce site des maladies que l'on rencontre le plus fréquemment chez les Astrilds, car je suis persuadée que cela peut aider certains éleveurs en cas de problème avec leurs oiseaux. Avoir une petite idée des maladies qui existent permet de chercher de l'aide plus efficacement.

J'insiste sur le fait que, même si les vétérinaires connaissant bien les oiseaux sont rarissimes en France, seul un vétérinaire diplômé est en mesure d'établir un diagnostic suivant une méthode scientifique, et habilité à prescrire des médicaments pour les oiseaux.

Souvent, un éleveur expérimenté est désigné par le vétérinaire du coin à ses clients pour tout problème concernant des oiseaux. Cet éleveur sera compétent dans bien des cas en raison de son expérience vécue des maladies des oiseaux, mais il faut garder à l'esprit que ses conseils ne seront pas toujours parfaitement adaptés au problème de votre oiseau, car il nous reste encore beaucoup à apprendre dans ce domaine, que l'on soit éleveur amateur ou vétérinaire.

Parfois, on ne peut pas guérir un oiseau, pour différentes raisons. La raison la plus courante est qu'on découvre le problème trop tard, quand l'oiseau est déjà condamné : les oiseaux dissimulent leurs maladies le plus longtemps possible. La personne, éleveur ou vétérinaire, qui a essayé de vous aider, n'est pas responsable de cette disparition.

Il peut être utile d'avoir sous la main, en cas d'urgence, une petite pharmacie que l'on utilisera avec discernement, c'est-à-dire :

- En demandant conseil au vétérinaire avant d'utiliser un produit dangereux (antibiotique...)

- En respectant scrupuleusement les doses prescrites et la durée des traitements

De nos jours, trop d'oiseaux d'élevage ne survivent plus que grâce à des médicaments distribués quasiment en permanence.

Notre responsabilité d'éleveur consiste à ne pas administrer de médicaments à un oiseau qui n'en a absolument pas besoin.

On se rappellera également qu'une contamination entre oiseaux malades peut être très rapide : il est nécessaire d'isoler immédiatement les oiseaux malades dans une cage séparée, éventuellement chauffée (cage-hôpital) si les oiseaux semblent se refroidir (oiseaux en boule).

Dans certains cas, le vétérinaire conseille de donner un traitement préventif à tous les oiseaux qui ont été en contact avec un spécimen malade, ou mort dans des circonstances douteuses.

Maladies fréquentes Symptômes Traitements possibles
Acariase respiratoire L'oiseau a une respiration bruyante sans être enrhumé.

Il ouvre souvent le bec et semble perdre son souffle ou vouloir cracher un corps étranger sans succès.

Ce problème, fréquent en oisellerie et possible dans tout élevage (petit ou grand), est dû à la présence d'acariens dans la trachée.

Une forte contamination peut entraîner la mort par asphyxie au bout de quelques semaines.
Au choix, suivant les possibilités (ne pas associer plusieurs traitements contre l'acariase) :

- Mélanger à 100 g de graines très légèrement huilées 2 grammes d'une poudre contenant du Carbaryl à 5%, par exemple : Poutic des laboratoires Ornis, Carbyl des laboratoires Thekan (produit pour chiens), Océnet des laboratoires Viguié-Virbac.
Après des essais et erreurs, j'ai trouvé qu'en mettant une goutte d'huile de tournesol sur la paume des mains bien lavées et séchées, puis en malaxant dans ses mains les 100 g de graines, on les huile uniformément et sans excès.
Ensuite, la difficulté est de mesurer 2 grammes de poudre au Carbaryl 5% pour en imprégner la surface huilée des graines, toujours en malaxant les graines dans les mains. Puis on donne ce mélange de graines comme seule nourriture aux oiseaux pendant 2 jours (avec de l'eau fraîche pour la boisson, bien sûr).

- Ou bien, déposer sur la membrane alaire (ou la peau de la nuque) de l'oiseau une goutte de produit contenant environ 1% d'Ivermectine, par exemple Bogena Luchtpijpmijt (produit hollandais). En France, de tels produits ne sont pas commercialisés pour les oiseaux, mais seulement pour le bétail. Il faut donc prendre conseil auprès d'un vétérinaire.

Si au bout de quelques semaines, l'état de l'oiseau recommence à décliner pour la même raison, on peut tenter de faire un deuxième traitement.
Poux ou acariens des plumes Les oiseaux se grattent fréquemment. On trouve de petits poux rouges sur un torchon blanc déposé sur la cage/volière durant la nuit, voire même dans les nids où les oisillons sont retrouvés exsangues.

La cage/volière est victime d'une attaque de poux, qui peuvent également transmettre des maladies (variole...).

Tout oiseau nouvellement acquis, ou passant d'un local d'élevage à un autre, doit également recevoir, par précaution, un traitement contre les poux (ces traitements sont inoffensifs aux doses normales).
Traiter chaque oiseau avec un anti-acarien

- soit en poudre : produit contenant 5% de Carbaryl, par exemple Poutic des laboratoires Ornis (Poutic peut également être mélangé à l'eau du bain).

- soit liquide à administrer sur la membrane de l'aile ou sur la peau de la nuque : produit contenant environ 1% d'Ivermectine, par exemple Bogena Luchtpijpmijt (produit hollandais). En France, de tels produits ne sont pas commercialisés pour les oiseaux, mais seulement pour le bétail. Il faut donc prendre conseil auprès d'un vétérinaire.

Traiter également l'environnement de l'oiseau : nettoyage soigné à l'eau très chaude avec un bon produit nettoyant, puis pulvérisation d'une solution de Carbaryl à 95% (exemple : Océpou des laboratoires Viguié-Virbac) sur le matériel nettoyé et sec, en gardant les oiseaux à l'écart dans une autre cage jusqu'à ce que le matériel soit à nouveau bien sec (une ingestion de Carbaryl aussi concentré par un petit oiseau est mortelle).
Gale des pattes ou du bec Dépôts ou croûtes blanchâtres ou jaunâtres, durs, avec parfois une petite plaie, localisés sur les doigts, les pattes et/ou la base du bec, causés par un acarien du genre Cnemidocoptes.

Cette maladie n'est pas mortelle, mais provoque des démangeaisons très désagréables pour les oiseaux, qui peuvent se faire saigner en essayant de se piquer les pattes pour se débarrasser de leurs croûtes.
- Traitement local contre la gale, par exemple Océgale des laboratoires Viguié-Virbac. Comme toujours, respecter scrupuleusement les doses prescrites par le fabricant ou le vétérinaire.

- Désinfecter la cage et les accessoires pour éviter une recontamination.
Rétention d'œuf La femelle se traîne au sol ou sur un perchoir bas, ébouriffée. Elle a du mal à voler. Cela signifie qu'elle n'arrive pas à expulser son œuf.

Elle peut en mourir en quelques heures pour les petites espèces.
- Mettre l'oiseau au chaud (25 à 27 °C) et au calme dans une petite cage à cloisons pleines sur les côtés ("cage-hôpital").

- Donner un complément polyvitaminé complet dans l'eau de boisson (exemples : Océvital des laboratoires Viguié-Virbac, Omnivit d'Orlux, Aves Mix25, Nekton S, etc.), à changer chaque jour.

- Outre l'alimentation habituelle (graines, pâtée, insectes), fournir à l'oiseau des minéraux : grit, os de seiche... pour qu'il ne manque pas de calcium pour fabriquer la coquille de l'œuf et assurer le processus naturel de contraction musculaire.

- Attendre et espérer ! Parfois, l'œuf n'est expulsé que le lendemain. La température de la cage-hôpital doit être abaissée progressivement pour revenir à la température habituelle de la pièce.

La femelle semble à nouveau en parfaite santé une fois que l'œuf est sorti sans encombre, mais il est fortement conseillé de la mettre au repos aussi longtemps que nécessaire (selon moi, un mois au minimum) pour éviter qu'une nouvelle ponte trop rapprochée ne la tue.
Hépatite Il s'agit d'un engorgement du foie généralement dû à une alimentation trop riche.

L'oiseau a un foie gonflé qui appuie sur les autres organes, il passe énormément de temps à la mangeoire mais ne mange presque pas. Il maigrit et perd ses forces.

Les hépatites virales existent, mais ne sont pas mentionnées chez les Astrilds.
L'oiseau malade doit être mis au régime, en réduisant les aliments gras (graines oléagineuses, par exemple). Pour un Astrild, on pourra donner de l'alpiste, du millet et du panis, en éliminant les graines grasses (niger, périlla, avoine, etc.).

Pour désengorger le foie, on peut essayer de donner dans l'eau de boisson un protecteur hépatique (exemple : Spécial Foie de Francodex, Océcholine des laboratoires Viguié-Virbac, Vitinocholine des laboratoires Brunet), jusqu'à l'amélioration de l'état de l'oiseau.

La choline, composant de base des protecteurs hépatiques, n'est pas un médicament proprement dit, mais plutôt un complément alimentaire, au même titre que les vitamines.

Une forte dose de vitamine E pendant quelques jours peut également aider à désintoxiquer le foie de l'oiseau.
Maladies infectieuses Comme tout être vivant, un oiseau peut attraper toutes sortes de maladies infectieuses causées par un germe pathogène (bactérie, microbe...).

Ces germes pathogènes peuvent provoquer de véritables épidémies qui touchent une proportion non négligeable des oiseaux de l'élevage atteint.

Certaines maladies infectieuses ne causent pas de dommages chez les oiseaux adultes, qui sont "porteurs sains", mais déciment les oisillons âgés de 5 à 12 jours environ (colibacillose...).
La meilleure façon de lutter contre une maladie infectieuse est de faire établir un antibiogramme à partir d'un cadavre frais d'oiseau mort de cette maladie. On peut ainsi identifier au moins un antibiotique permettant d'éliminer le germe responsable.

L'ennui, avec les Astrilds, est que leur petite taille les rend très fragiles lorsqu'ils tombent malades. En quelques jours, plusieurs oiseaux peuvent mourir, et il faut souvent 2 à 3 semaines pour obtenir les résultats d'un antibiogramme.

L'utilisation "en aveugle" d'antibiotiques à large spectre n'est pas à recommander en général d'un point de vue vétérinaire (on tue indifféremment tous les "microbes" de l'oiseau, "bons" ou "mauvais", sans savoir ce qu'on doit précisément combattre), mais dans le cas d'oiseaux aussi petits, on y a parfois recours, avec l'appui du vétérinaire traitant. Cela ne marche pas à tous les coups, évidemment, aussi vaut-il mieux prévenir que guérir.

Les oiseaux nouvellement importés ou acquis en animalerie peuvent être porteurs de différentes maladies infectieuses, qui peuvent les affecter, mais également contaminer votre élevage. Certains vétérinaires recommandent de traiter tout oiseau de ce type avec un antibiotique à large spectre, durant la période de quarantaine.

Parmi les antibiotiques fréquemment prescrits pour les oiseaux de compagnie, on peut citer Mycolicine des laboratoires Viguié-Virbac et Baytril des laboratoires Bayer. Ce sont deux antibiotiques qui passent la barrière intestinale, c'est-à-dire qu'ils ne sont pas dégradés dans l'intestin et qu'ils peuvent donc se diffuser dans l'organisme pour soigner d'autres organes. Le second est plus destructeur que le premier, tant pour les germes pathogènes que pour la flore intestinale naturelle de l'oiseau.

Après tout traitement antibiotique, il est conseillé de donner, pendant 3 à 5 jours, un bon complément polyvitaminé aux oiseaux, ainsi que des probiotiques (exemples : Océproven des laboratoires Viguié-Virbac, Probi-Zyme d'Orlux, Aves Probiotics, Orniflor des laboratoires Brunet...) pour reconstituer la flore intestinale qui protège naturellement l'oiseau contre les agressions microbiennes.
Coccidiose Cette infection parasitaire de l'intestin se produit souvent lors d'une situation de stress, de fatigue, de mauvais temps (humidité), etc.

Les coccidies, protozoaires présents un peu partout dans l'environnement des oiseaux, deviennent alors pathogènes et peuvent provoquer la mort en quelques jours.

Les oiseaux aimant gratter la terre en volière extérieure (voire intérieure) sont probablement plus exposés à l'ingestion de coccidies que les oiseaux qui vivent en cage ou en volière à fond "dur" et souvent nettoyé.

Les oiseaux ayant subi un déplacement, une période de vie en surpopulation ou les agressions d'autres oiseaux sont plus exposés que les autres à contracter une telle infection.

La présence de coccidies dans l'intestin peut être mise en évidence par une coproscopie (observation de fientes au microscope) réalisée par votre vétérinaire.
Mieux vaut prévenir que guérir toutes les maladies causées par le stress, l'agressivité et la surpopulation ! On ne le répètera jamais assez.

Une fois que le vétérinaire a diagnostiqué la coccidiose, il peut prescrire aux oiseaux différents médicaments "anticoccidiens" efficaces.

Océcoxil des laboratoires Viguié-Virbac et Baycox des laboratoires Bayer sont deux produits qui peuvent être prescrits aux oiseaux (pas en même temps, bien sûr), mais qu'il ne faut surtout pas employer sans raison valable.

Certains éleveurs d'oiseaux sensibles à la coccidiose (exemple : les Colombidés) effectuent à certaines périodes de l'année des traitements préventifs contre cette maladie.

Personnellement, je ne vois pas l'intérêt de le faire systématiquement pour des Astrilds. Il faut estimer soigneusement le risque d'infection suivant les conditions de vie des oiseaux (le vétérinaire peut vous aider), et ne traiter que si cela est nécessaire.

Certains vétérinaires conseillent d'effectuer un traitement anticoccidien à tout Astrild acheté en oisellerie. Il est vrai que ces oiseaux peuvent, hélas, être porteurs d'une grande variété de germes quand ils arrivent en importation. Si cela peut les sauver d'une mort rapide et inutile peu après leur arrivée dans nos contrées, pourquoi pas !

Après tout traitement anticoccidien, il est conseillé de donner, pendant 3 à 5 jours, un bon complément polyvitaminé aux oiseaux, ainsi que des probiotiques (exemples : Océproven des laboratoires Viguié-Virbac, Probi-Zyme d'Orlux, Aves Probiotics, Orniflor des laboratoires Brunet...) pour reconstituer la flore intestinale qui protège naturellement l'oiseau contre les agressions microbiennes.
Trichomonose, cochlosomose Ces maladies, encore méconnues des éleveurs d'oiseaux exotiques, sont des infections du tube digestif de l'oiseau par des protozoaires flagellés du genre Trichomona ou Cochlosoma.

Certaines espèces d'Estrildidés y sont sensibles et une telle infection peut provoquer la mort d'une nichée, voire d'un oiseau adulte. Cette maladie est surtout connue chez les Pigeons.

Votre vétérinaire peut diagnostiquer la présence de flagellés dans la salive de vos oiseaux en réalisant un écouvillonnage buccal (prélèvement de salive avec un genre de coton-tige), dont le contenu est observé au microscope.
La possibilité de diagnostic rapide chez le vétérinaire permet d'éviter les traitements inutiles.

En cas de présence avérée de flagellés dans l'organisme de votre oiseau, il est possible de le soigner avec un médicament spécifique, prescrit par le vétérinaire. Souvent, ces médicaments font partie des gammes "pigeons", par exemple Trichorex des laboratoires Ornis, ou Tricholyse.

Les oiseaux nouvellement importés ou provenant d'animalerie peuvent être porteurs de flagellés.

Après tout traitement médicamenteux contre les protozoaires, il est conseillé de donner, pendant 3 à 5 jours, un bon complément polyvitaminé aux oiseaux, ainsi que des probiotiques (exemples : Océproven des laboratoires Viguié-Virbac, Probi-Zyme d'Orlux, Aves Probiotics, Orniflor des laboratoires Brunet...) pour reconstituer la flore intestinale qui protège naturellement l'oiseau contre les agressions microbiennes.
Mycoses, candidoses Ces maladies, relativement peu fréquentes chez les Astrilds adultes, mais possibles chez les oisillons, sont causées par des champignons ou moisissures microscopiques qui envahissent la bouche de l'oiseau, la gorge, le jabot...

Il se forme rapidement un dépôt blanc qui obstrue les voies d'absorption de la nourriture.

Les jeunes oisillons peuvent mourir de faim, incapables d'assimiler la nourriture apportée par les parents. Ils vomissent ce qu'ils absorbent, se salissent beaucoup et ne grossissent plus.

Ce problème arrive fréquemment quand on nourrit des oisillons à la main sans prendre la précaution de bien nettoyer le matériel entre deux utilisations.

Mais des champignons Candida albicans peuvent également se trouver dans votre cage/volière et être transmis involontairement aux oisillons par les parents !
Le vétérinaire prescrit un traitement antifongique (surtout pas antibiotique !) aux parents et aux petits. Les parents l'absorbent dans l'eau de boisson, mais pour les oisillons, il faut traiter localement, par exemple en pulvérisant dans la bouche de l'oisillon le médicament dilué dans la quantité d'eau prescrite.

Traiter un problème de champignons avec un antibiotique ne résout pas le problème mais ne fait que l'aggraver ! Il ne faut pas non plus donner à la fois un antibiotique et un antifongique.

Il existe des produits de pharmacie humaine qui peuvent servir à soigner une candidose chez des oiseaux, par exemple Fungizone et Mycostatine, tous deux commercialisés par le laboratoire Bristol-Myers-Squibb. Ces produits, comme tout médicament qui se respecte, ne peuvent être obtenus que sur prescription du vétérinaire.



Pour en savoir plus sur les maladies et leur traitement, un site intéressant :
Des Piafs sur le Web



Dernière mise à jour : le 26 octobre 2004


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