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Vie et mœurs des oiseaux dans la nature


Les oiseaux de la famille des Estrildidés sont originaires, suivant les espèces,
 ... d'Afrique (Astrilds vrais, Pytilies, Amarantes, Cordonbleus, Sénégalis, quelques Capucins...)
 ... d'Asie (Bengalis, certains Capucins...)
 ... d'Australie (Diamants, Donacoles...)
 ... d'Océanie (Diamants du genre Erythrura, de nombreux Capucins...).

Les Astrilds africains vivent pour la plupart au sud du Sahara. Certains ont une aire de distribution qui s'étend jusqu'en Afrique du Sud. D'autres, comme l'Astrild ondulé (Estrilda astrild), ont été introduits jusqu'en Espagne et au Portugal. Les Bengalis, eux, vivent en Asie et dans une partie de l'Indonésie.

Ces différents oiseaux ont des habitudes et des mœurs similaires.

Quand ils habitent les savanes broussailleuses dans des régions à climat chaud et sec, ils se retrouvent souvent près des points d'eau : rivières, marécages, roselières. On peut y observer leur goût marqué pour la baignade, répétée plusieurs fois par jour, surtout pendant la canicule. Ils prennent également des bains de soleil, affalés sur une branche ou par terre, ébouriffés et hirsutes, ce qu'un néophyte pourrait prendre pour un malaise si l'oiseau ne se remettait à son train-train avec vivacité quelques instants plus tard. Les plus téméraires n'hésitent pas à s'approcher des villages et à s'établir tout près des habitations humaines. Ils supportent des écarts de température modérés, tant qu'il ne fait pas trop froid, et surtout pas trop humide.

D'autres espèces fréquentent la zone équatoriale ou tropicale humide, où la chaleur est très présente tout au long de l'année, et les saisons sont moins marquées. Ces oiseaux sont relativement difficiles à garder sous nos climats, car justement, leur environnement doit être climatisé et reproduire une ambiance chaude, ensoleillée et relativement humide en permanence, sans brusques écarts. Ces oiseaux sont généralement plus insectivores et frugivores que ceux des régions sèches, car ils trouvent des insectes et des fruits frais en permanence dans leur biotope humide. Leur alimentation doit donc être riche toute l'année, et leur reproduction, délicate à réussir en volière, peut survenir même pendant notre hiver.

Les pattes fines et agiles des Astrilds sont particulièrement adaptées à l'escalade des hautes herbes, des céréales et des roseaux. Ils se nourrissent de petites graines (graminées, cypéracées...) vertes ou germées, tendres et bien fraîches, avant leur complète maturité. Ils font, d'ailleurs, de gros ravages sur l'agriculture locale en dévorant les champs de millet encore vert et laiteux et d'autres céréales vivrières africaines. Cette tendance à se servir abondamment et leur instinct grégaire leur ont attiré l'antipathie des paysans, qui n'hésitent pas à brûler au lance-flammes les bandes de petits granivores trop entreprenants. Leur capture pour l'exportation vers les pays industrialisés procure, en outre, quelques revenus aux piégeurs locaux.

En effet, ces oiseaux se reproduisent de manière très prolifique pendant toute la saison humide, qui leur apporte de grandes quantités de larves, petits insectes et orthoptères dont ils nourrissent exclusivement leurs oisillons après l'éclosion. Ils apprécient les termites ailés et sont capables de les capturer en plein vol.

Ils construisent des gros nids sphériques dans un buisson bas ou dans des herbes hautes et certaines espèces y ajoutent un tunnel d'entrée tissé dans les mêmes matériaux (fibres végétales, herbes sèches, crins, plumes...). La chambre d'incubation est surmontée, chez certaines espèces, d'un nid inachevé qui sert parfois de chambre au mâle, mais a surtout pour vocation de leurrer les prédateurs, de même que les petits nids supplémentaires construits dans le voisinage immédiat du "vrai" nid et inoccupés. Les oiseaux décorent parfois leur nid avec des matières claires : plumes ou duvets blancs, papier blanc... Les œufs, minuscules, sont tout blancs car la forme fermée et le camouflage efficace du nid les rendent invisibles aux prédateurs : pas besoin de rajouter des pigments pour les "maquiller". Dans le nid, l'obscurité empêche les oiseaux de distinguer leurs petits car ils ont une mauvaise vision nocturne. La nature a bien fait les choses : les oisillons d'Astrilds portent des papilles colorées à l'intérieur et sur les côtés du bec, qui guident les parents dans le nid pour donner la becquée. Chaque espèce possède un "code de couleurs" particulier.

Il faut citer un mode de parasitisme particulier qui affecte ces oiseaux en période de reproduction : contrairement au Coucou d'Europe qui élimine tous les œufs de son hôte, les Veuves africaines (Viduidés) se contentent de pondre un seul œuf dans chaque nid d'une certaine espèce d'Astrild qui leur est compatible. Ces Veuves sont ainsi nommées en raison du plumage nuptial du mâle, majoritairement noir avec une longue queue, tandis que la femelle et le mâle en plumage d'éclipse ressemblent à des Moineaux. Elles sont légèrement plus grosses que les Astrilds qui élèvent leurs petits (13-14 cm sans compter la longue queue du mâle, au lieu de 10 cm pour un Astrild). Parmi les oiseaux que j'élève, l'Astrild cendré, l'Astrild à croupion rose et l'Astrild à joues orange sont parasités par la Veuve dominicaine (Vidua macroura), tandis que l'Astrild à moustaches est parasité par la Veuve métallique (Vidua hypocherina) et que le Cordonbleu violacé élève les petits de la Veuve de Fischer (Vidua fischeri). Les oisillons des Veuves doivent impérativement avoir des papilles colorées dans le bec respectant le "code de couleur" de l'espèce qui les adopte, sinon ils risqueraient de ne pas être nourris. Les espèces parasites ont, de ce fait, développé des ressemblances étonnantes avec leurs hôtes (petits œufs blancs, même durée d'incubation, même régime alimentaire des oisillons), allant parfois jusqu'à imiter le cri des oisillons d'Astrilds lors du nourrissage au nid.

Lorsque la saison de reproduction s'achève, les oiseaux des contrées sèches, qui s'étaient isolés par couples ou par petits groupes se réunissent à nouveau en vastes colonies où plusieurs espèces se mélangent. Ils recherchent alors tous ensemble les graines qui assureront leur subsistance jusqu'à la prochaine saison des pluies. Les oiseaux des contrées humides continuent leur petite vie tranquille, en couple ou en petit groupe.

La longévité d'un petit oiseau sauvage ne dépasse pas, en général, trois ou quatre ans. Les Amarantes du Sénégal, notamment, connaissent une forte mortalité avant l'âge d'un an. La vie en captivité offre à ces petits oiseaux un cocon dans lequel ils s'avèrent robustes, une fois acclimatés, et où l'espérance de vie peut dépasser dix ans.





Dernière mise à jour : le 26 octobre 2004


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