 MATÉRIAUX DE NIDIFICATION
Description : il s'agit des matériaux que les oiseaux utilisent pour faire entièrement leur nid ou pour remplir une base (nid en osier, nichoir boîte en bois...). La présence de brindilles joue également un rôle important dans la parade nuptiale des nombreux petits exotiques, chez qui le mâle parade en tenant un brin dans le bec.
Les matériaux préférés et quelques anecdotes :
- La fibre de coco est de loin le matériau préféré des petits bengalis et diamants. La longueur des fibres est d'environ 25 cm. On l'achète en grosses bottes (plus économiques) dans les animaleries bien approvisionnées. En Hollande, on en trouve de trois couleurs différentes : marron (naturelle), rousse (légèrement décolorée) et jaune paille (décolorée). Certains oiseaux « difficiles » à qui on propose les trois choisissent une seule couleur, généralement la plus claire !
- La charpie, filasse blanche en morceaux de 6 cm environ, est le matériau favori des canaris. Les fringillidés exotiques (serins africains, roselins, verdiers asiatiques) et certains estrildidés l'utilisent aussi pour garnir le fond de leur nid ou pour bourrer un nichoir.
- L'herbe sèche est un matériau naturel très apprécié. On peut utiliser le foin pour rongeurs, mais parfois il est trop gros pour les petits oiseaux. Il devient alors intéressant de couper des brins d'herbe dans un lieu non pollué et non traité et de les laisser sécher à l'ombre avant de les distribuer aux oiseaux. Quand on ne sait pas où trouver de l'herbe non traitée, Jean nous conseille de semer des graines d'alpiste en pot et de couper les brins quand ils atteignent une dizaine de centimètres. Ses diamants à longue queue de Heck apprécient beaucoup ce matériau.
- Jérôme recommande de donner des brins de foin ou d'herbe sèche de couleur encore verte aux Cordonbleus (Uraeginthus spp.) et aux Sénégalis verts (Mandingoa nitidula) pour stimuler la reproduction (parade nuptiale avec un fétu dans le bec). Pour la construction des nids proprement dite, la fibre de coco convient très bien.
- Certains éleveurs préconisent la fibre de sisal, qui est intermédiaire entre la fibre de coco et la charpie au point de vue des dimensions. On en trouve en sachets (comme la charpie) dans certaines graineteries, mais il est plus facile d'acheter une pelote de ficelle de sisal dans n'importe quel magasin de bricolage. Jean-Paul a l'habitude de couper des brins de ficelle de 10 cm et défait la tresse qui constitue celle-ci de manière à effilocher les brins. Avec une vingtaine de brins, on obtient une poignée de matériaux pour nid. Ses oiseaux (astrilds, tisserins, fringilles et insectivores) adorent le sisal et en utilisent dans tous leurs nids, au même titre que la fibre de coco.
- De petits brins de mousse ou de lichens peuvent être utilisés par certains oiseaux. On en trouve à l'état sauvage dans les nids de Fringillidés européens.
- Fran a remarqué que ses Astrilds queue-de-vinaigre (Estrilda caerulescens) utilisaient des toiles d'araignée en volière extérieure pour consolider leur nid. Certains de ses oiseaux mettent dans le nid des morceaux de feuilles de salade séchée, quand celle-ci est distribuée comme verdure.
- En captivité comme dans la nature, le Sénégali brun ou Astrild de Monteiro (Clytospiza monteiri) a un besoin impératif de mues de serpents pour faire son nid (expérience de Florence et Thierry).
- En volière intérieure plantée, les oiseaux déchirent avec leur bec des lamelles de feuilles de palmiers (Chamaedora, Areca...), de bambous et de fougères (Nephrolepis exaltata) et les incorporent aux parois de leur nid (expérience d'Alice avec divers astrilds).
- Pour tapisser le nid de matériaux doux pour les poussins, on trouve dans le commerce du duvet végétal ou animal dont les oiseaux se servent après avoir construit le nid en matériaux plus « rudes ». Les Bengalis rouges (Amandava amandava) utilisent une grande quantité de ce duvet pour recouvrir l'intérieur du nid, au début de l'incubation (expérience d'Alice).
- Suzy et Hervé donnent également du coton hydrophile à leurs oiseaux (canaris, diamants australiens, serins africains...) qui en utilisent de grandes quantités pour bourrer leur nid. Fran signale que le coton hydrophile peut être source d'accidents (pattes des oisillons enchevêtrées dans le coton) et que le coton pour hamsters est plus sûr.
- Certains oiseaux aiment fignoler leurs nids avec des plumes de préférence blanches. On peut utiliser des plumes ramassées dans la nature et passées à la machine à laver dans une taie bien fermée, ou carrément sacrifier un oreiller en plume (vendu stérilisé) pour avoir une grande quantité de plumes douces et propres à distribuer aux oiseaux. Un oreiller fournit des plumes pour des années quand on n'a pas beaucoup d'oiseaux !
- Les Astrilds africains fabriquent un nid très élaboré comportant une « chambre de ponte » en forme de boule avec un tunnel d'entrée, surmontée d'un deuxième nid inachevé appelé « chambre du mâle ». Ils décorent, ou peut-être camouflent leur nid en déposant au-dessus de celui-ci des feuilles d'arbustes, des plumes, des morceaux de coquille d'oeuf, des lambeaux de papier, des morceaux de tourbe ou de terreau, voire des cadavres d'oisillons. C'est un comportement normal.
- Le Diamant masqué (Poephila personata) aime déposer dans son nid de petits morceaux de charbon de bois, qui en purifie l'atmosphère (expérience de Fran).
- À noter qu'il ne faut jamais toucher à un nid dont l'entrée a été barricadée par les oiseaux avec un brin de paille ou une plume, sinon ils se rendent compte de la visite et abandonnent les petits (expérience d'Hervé avec le Sénégali enflammé, Hypargos niveoguttattus, relatée également pour les Bengalis du genre Amandava).
Contribution d'Hervé, Sonja, Jean, Jérôme, Fran, Jean-Paul, Suzy, Florence, Thierry et Alice.
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